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La bande à Gert Verheyen

Tout le monde en parle mais l’arrivée à Ostende de Gert Verheyen, avec ses adjoints chez les U19, Franky Van der Elst et Patrick Creemers, n’est pas encore officielle. D’autres clubs l’ont contacté.

Mercredi dernier, Hugo Broos, le successeur de Luc Devroe au poste de directeur technique d’Ostende, était invité à la Flèche brabançonne. L’occasion de souffler un moment loin du football. Il est en poste depuis peu de temps mais a déjà réalisé que ce serait plus dur qu’il ne le pensait.

Également présent à la course, Julien Cools, une vieille connaissance brugeoise de Broos. Ont-ils parlé de Gert Verheyen ? Cools rigole :  » Nous n’avons pas creusé le sujet. J’enfonce une porte ouvert en disant qu’Ostende s’intéresse à lui. Je le comprends. Gert est un type fantastique et si l’équipe a le budget qu’il faut…  »

Un type fantastique, donc, d’après son ancien assistant en U19. Verheyen lui a organisé une fête d’adieu lors d’un tournoi de qualification en Espagne, puisque Cools raccroche, après des années au service de la fédération.

 » Je l’ai vu progresser au poste d’entraîneur. Il a toujours été un fin connaisseur et un homme agréable. Il a suivi de nombreux cours et ça se voit. Gert est très fort dans la recherche d’informations et les discussions tactiques. Ça ne dépasse jamais le quart d’heure mais tout le monde sait ce qu’il doit faire, en perte de balle comme en possession.

Il est très émotif : il peut savourer une victoire mais aussi être très déçu quand ses joueurs n’apportent pas ce qu’il en attendait. Ou quand ils se blessent, comme lors d’un match de qualification à Beringen, quand un joueur de Genk s’est déchiré les ligaments croisés. Il avait vraiment pitié de lui.  »

Un trio complémentaire

Franky Van der Elst a rejoint le staff plus tard. Cools :  » Il est ami avec Gert. Ils se complètent. Ils font du vélo ensemble. Ils sont encore allés rouler en Espagne en janvier et je sais qu’ils vont bientôt repartir. Patrick Creemers fait partie du staff aussi. Il n’est pas seulement le coach des gardiens : il excelle dans l’analyse des images. Je comprends que Gert veuille emmener son équipe. Il est agréable d’être entouré de gens auxquels on peut faire confiance.  »

Rien n’est encore fait, précise Hugo Broos, de retour à Ostende jeudi.  » Je n’ai pas encore parlé avec Gert, si ce n’est pour savoir si je pouvais le coucher sur ma liste. Il a assisté à la présentation de mon livre en automne. À ce moment-là, il y avait une forte demande mais il n’avait pas très envie d’entraîner un club. Il a dit non à Waasland-Beveren et à Malines, ai-je lu. Il m’avait dit qu’il appréciait la combinaison de son job pour Proximus et les U19.  »

Mais l’hommel a changé d’avis depuis. Verheyen :  » Oui, je l’ai dit à Hugo quand il m’a téléphoné, sans plus. Ostende n’est d’ailleurs pas le seul club à m’avoir contacté. J’ai reçu des coups de fil de clubs dont je me suis dit : tiens, ils ne sont pas contents de leur coach ?  » Broos :  » Aucune décision n’a été prise. J’ai lu que Gert voulait une compensation financière s’il perdait ses postes actuels. Je ne sais donc pas ce qu’il veut gagner.  »

Ostende a encore un peu de temps, puisqu’il a convenu avec Adnan Custovic, son entraîneur actuel, de lui exposer ses projets fin avril.

Des consultants appréciés

Si Verheyen rejoint Ostende, il laissera des brèches. Chez Proximus, notamment, dont il est un des meilleurs analystes. Peter Vandenbempt aime commenter les matches de Ligue des Champions avec lui et Frank Raes apprécie sa présence en PO1. Verheyen leur a déjà dit qu’ils devaient se préparer à son départ.  » Tout peut s’achever du jour au lendemain. J’ai prévenu la VRT aussi. En principe, je vais travailler pour elle pendant le Mondial car j’adore ça mais pas si j’ai un club.  »

Gert sait savourer une victoire mais est très déçu si les joueurs n’apportent pas ce qu’il en attendait.  » Julien Cools

La rédaction de Proximus prépare sa succession car le départ conjoint de Verheyen et de Van der Elst laissera un grand vide. Elle a déjà approché deux noms étonnants : Timmy Simons, récemment en studio pour Liverpool-Manchester City, et Tim Matthys, qui a effectué un test à l’occasion de Gand-Club et a commenté hier Gand-Genk, sans que ses commentaires soient diffusés. Il suivra encore quelques matches de PO1. Matthys compte encore jouer la saison prochaine et négocie une prolongation de contrat à Malines.

 » Si le programme le permet, je combinerai ce travail d’analyste avec le football en D1B.  » Idem pour Simons, qui va commenter et analyser les matches de Bundesliga pour Eleven la saison prochaine. Simons ne sait pas encore s’il va combiner les deux chaînes en plus d’un poste au sein du staff technique de Bruges.

Un vide à l’Union Belge

Verheyen, le sélectionneur des U19, laisse aussi un vide à l’UB. Quels accents y a-t-il placés ? Bob Browaeys, le sélectionneur des U17, l’explique :  » En équipe nationale, nous passons peu de temps avec les joueurs. Nous pouvons parler de principes, poser des accents mais nous dépendons des méthodes des clubs.

Gert a opté pour une tactique différente de celle que nous prônons des U15 aux U17. Nous procédons en 4-3-3 parce que c’est le meilleur apprentissage en matière de relance depuis l’arrière, de pressing, de double occupation des flancs… Après les U17, on considère que ces principes de base sont acquis et qu’il est intéressant de placer les joueurs dans des conditions différentes.

Gert a choisi le 3-4-3, qui n’est finalement pas très éloigné de notre tactique. Prenez des photos de notre 4-3-3 en possession du ballon et vous comprendrez. L’entraîneur qui s’intéresse au résultat doit adopter l’occupation de terrain qui convient le mieux à ses joueurs, même si chacun a ses préférences. Y compris sur le plan des principes. Si le centre est très important, on y place huit joueurs en 3-4-3, contre six en 4-3-3. Je pense que Gert aime dominer le centre. « 

Par Peter T’Kint

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