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L’Union belge veut réduire la prime des Diables

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Vincent Kompany a été éjecté des négociations avant d’être repêché sur le buzzer.

Avant le match de jeudi dernier contre l’Espagne, Bart Verhaeghe a fixé rendez-vous samedi matin aux Diables faisant partie du conseil des joueurs pour aborder le sujet des primes de qualification pour le Mondial. Il y a un contrat en cours mais il est intenable pour l’Union Belge. Verhaeghe a testé ces joueurs en leur proposant de faire revenir Vincent Kompany de Manchester, pour qu’il assiste à la négociation. Réponse :  » Non, on n’a pas besoin de lui. « 

Samedi matin, la donne a changé. Face à la nouvelle proposition de partage financier, un joueur du conseil a dit :  » On ne décidera rien sans en avoir parlé à Vincent.  » Une phrase qui fait peur à l’Union Belge où on nous confie :  » Si Kompany entre dans le jeu, tout va se compliquer. « 

Le contrat en cours (jusqu’en 2018) est intenable parce qu’il est déraisonnable. Dans aucun autre pays, les internationaux n’ont droit à un pourcentage aussi élevé du chiffre d’affaires. Chez nous, 60% des recettes vont aux joueurs – et pas 60% des bénéfices ! C’est ainsi que chaque Diable ayant joué les 10 matches éliminatoires pour l’EURO a reçu 165.000 euros. Les sélectionnés pour le tournoi ont palpé 50.000 euros supplémentaires. Et l’accession aux quarts de finale leur a rapporté 300.000 euros de plus. C’est exactement la prime qui avait été promise aux internationaux français s’ils avaient gagné le tournoi. En étant battus en finale, les Bleus ont reçu 250.000 euros.

La Fédération veut revoir le pourcentage de manière spectaculaire, passer de 60 à environ 40% du chiffre d’affaires. Elle propose aussi un système de calcul par objectif atteint en Russie, plutôt qu’une grosse prime de qualification. La qualif pour l’EURO avait rapporté 8 millions à l’Union Belge mais ils ont été engloutis à plus de 70% par les joueurs et le staff. Le tournoi a aussi coûté un pont en matière d’hébergement. Lors d’une Coupe du monde, les hôtels sont payés par la FIFA. Durant un EURO, l’UEFA n’intervient pas. L’hôtel des Diables à Bordeaux, c’était une facture de 24.000 euros par nuit.

Dans ses calculs pour arriver à l’équilibre, l’Union Belge tient aussi compte de l’affaire du camping brésilien, toujours pas réglée. Et puis, il faut songer à remplir le Stade Roi Baudouin lors de matches de qualification qui ne recèlent aucune affiche. On a vu contre l’Espagne que l’enthousiasme du public belge en avait pris un coup suite à la contre-performance en France. La fédération des clubs de supporters a exprimé officiellement son ras-le-bol. Elle a été entendue.

Lors des éliminatoires, les places les moins chères passeront de 30 à 20 euros. Cela représentera une diminution de la recette d’environ 200.000 euros par rapport à un stade plein avec les prix précédents. Mais rien ne dit que le Heysel aurait continué à être comble avec des places chères, donc la fédé a opté pour une solution raisonnable qui évite aussi de la mettre en porte-à-faux par rapport à sa fédération de supporters.

Par Pierre Danvoye

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