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L’unanimité Mazzu

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Adulé par le public, aimé par ses acteurs et salué par la critique, Felice Mazzù réalise le film d’une ascension parfaite vers les sommets. Mais comment fait-il pour avoir ce style ?

Ce n’est certainement pas dans le camp de ses joueurs qu’il faut lui chercher des ennemis.  » Même quand on ne joue pas, c’est impossible de lui en vouloir parce qu’il est toujours droit et correct « , reprend Cédric Fauré.  » Il a beaucoup de respect pour ses joueurs, qui ont donc envie de tout donner pour lui sur le terrain.  »

C’est son expérience en tant que joueur qui a amené Felice à traiter ses hommes avec franchise et clarté :  » Je me suis souvent retrouvé sur le banc et personne ne m’expliquait pourquoi. C’était très frustrant. Depuis ce jour, je me suis dit que quand je serais entraîneur, je m’intéresserais à chaque élément de mon effectif. « 

Et ça marche.  » Il crée une véritable cohésion dans le groupe « , se souvient un Sébastien Dewaest qui reste sous le charme d’un coach  » fort proche de ses joueurs. Il parvient à trouver les mots pour réaliser une prouesse : faire en sorte que des individualités dans un sport d’égoïstes se sacrifient les uns pour les autres. « 

 » Il a le même discours pour tout le monde, personne ne peut passer au-dessus du groupe. Il répète que tout le monde doit courir parce que dans le noyau, il n’y a pas de stars « , enchaîne Javier Martos, le capitaine des Zèbres.

Même Neeskens Kebano, pourtant porté aux nues suite à ses prestations majuscules de la saison dernière, continue aujourd’hui à dire qu’il n’était  » pas LA star  » du groupe carolo. Reste que Felice Mazzù avait instauré un rapport particulier avec sa pépite congolaise. L’an dernier, avant la rencontre de play-offs à domicile contre Gand, le coach avait appelé son numéro 92 pour lui dire qu’il allait inscrire le but de la victoire à la dernière minute. Une prophétie.

 » Quand il te disait un truc pareil, tu voyais qu’il y croyait, qu’il l’espérait vraiment. C’était très sincère « , se souvient Cédric Fauré.  » J’essaie d’adapter mon discours à chaque joueur « , reconnaît le coach.  » Pour cela, il faut connaître chaque individu le mieux possible afin de ne pas les traiter tous de la même manière. « 

 » Mazzù, c’est presque un père avec ses fils « , racontait Clément Tainmont en fin de saison dernière.  » C’est vrai que c’est un coach assez paternaliste « , analyse Nicolas Penneteau, qui fait partie des relais de Felice Mazzù sur le terrain. Un père qui peut presque se transformer en mère-poule quand l’un de ses joueurs est la cible de critiques qu’il considère comme injustifiées.

Poursuivi par la presse carolorégienne depuis plusieurs semaines pour ses prestations, Enes Saglik est couvé par son entraîneur, qui continue à le défendre et à l’aligner là où d’autres se seraient empressés de titulariser Sotiris Ninis, débarqué dans les derniers jours du mercato de janvier.

 » Il faut faire les bons choix en fonction du groupe qu’on tient à sa disposition, mais surtout ne pas oublier le passé. On a tendance à trop vite le jeter à la poubelle « , justifie le mentor des Zèbres, qui ne manque jamais de souligner l’importance tactique de la présence de Saglik dans son 4-4-2 parfois à la limite du déséquilibre quand l’un des milieux de terrain oublie ses valeurs de travail.

Par Guillaume Gautier

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