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L’Euro 2016 est sur toutes les lèvres, mais où sont les JO

Stagiaire Le Vif

Euro 2016, Euro 2016, Euro 2016… On ne parle plus que de cette compétition européenne de football. Un évènement médiatisé comme peu d’autres le sont. Au point que les Jeux Olympiques se retrouvent quelque peu  » abandonnés « , eux qui se dérouleront à Rio en août prochain.

Le Brésil, c’est trop loin que pour que l’on parle des Jeux Olympiques avec insistance? Les médias appliquent la règle du mort-kilomètre (qui consiste à privilégier ce qu’il se passe à proximité de chez nous) à la lettre… Pourtant, la Coupe du Monde en 2014, au Brésil, couvrait largement l’actualité médiatique. Un évènement mondial, c’est vrai, mais tout autant que les JO.

Alors comment peut-on expliquer ce phénomène de sur-médiatisation de l’Euro? C’est bien simple. Le football est l’un des sports les plus « attrayants » du monde. Il commence même à s’imposer aux Etats-Unis, là où les Américains étaient pourtant dubitatifs quant à la pratique d’un sport jugé de « fillettes ».

Tout le monde en parle, tout le monde le regarde. Cela explique donc, en partie du moins, les sommes astronomiques dépensées par tous les acteurs de ce sport. La visibilité du football est telle que les publicitaires ne lésinent pas sur les moyens pour s’offrir quelques secondes d’audience. Tout comme les chaînes ont intérêt à acquérir les droits de distribution des rencontres pour ne pas voir leur clientèle migrer vers la concurrence. De l’argent qui bénéficie toujours plus aux clubs professionnels qui dépensent sans compter pour s’attirer l’un ou l’autre joueur. Bref, un monde drainé par l’argent. Et pour que cela rapporte « un max », l’évènement doit être annoncé en grande pompe. Il n’en reste pas moins que les Jeux Olympiques sont la seconde organisation sportive la plus diffusée au monde, derrière… la Coupe du Monde.

Or, l’Euro 2016 ne commence que dans quelques mois et semble n’avoir jamais été autant médiatisé. Logique. La compétition se déroule de l’autre côté de nos frontières, juste un peu au sud de chez nous, chez nos « cousins » comme certains s’amusent à les appeler. Et ils en parlent tellement, crient si fort leur joie à organiser ce qui va être l’évènement sportif de l’année, que cela résonne jusqu’ici. Alors bien sûr, ne vous faites pas de fausses idées, la médiatisation n’est pas que française. En Belgique, on ne peut plus passer à côté de la moindre compétition footballistique. En cause, notre nation est actuellement la 1ère au monde au classement FIFA. La Belgique est plus que jamais favorite au titre de Champion d’Europe, tandis que nous étions moqués il y a encore quelques années.

Rappelez-vous… La dernière participation de notre équipe fanion à l’Euro date d’il y a… seize ans ! Epoque qui correspond, pour certains, au seul souvenir de nos Diables dans la compétition. C’était en 2000, nous étions directement qualifiés pour la phase finale en tant qu’hôte (avec les Pays-Bas). Nous avions été battus par la Turquie (0-2) en match du premier tour.

Notre dernière qualification sur le terrain pour la phase finale d’un Euro remonte, elle, à (tenez-vous bien)… 1983 ! Néanmoins, à l’Euro de 1984 en… France, nous avions également été défaits face au Danemark (3-2). Or, si nous remontons quatre ans auparavant, nous avions été la surprise en atteignant la finale de la compétition en Italie face à l’Allemagne de l’Ouest. Inutile de vous préciser que nous l’avons perdue… En 1972, le Belgique avait terminé troisième de l’Euro qui se déroulait… chez nous. L’Allemagne de l’Ouest l’avait emporté face à l’URSS. Deux entités qui n’existent plus. C’est dire à quel point cela date.

Beaucoup n’auront certainement jamais entendu parler de ces « exploits ». « Normal, c’est vieux » remarqueront certains. Mais au-delà de ce fait, la médiatisation du football était bien moins importante qu’aujourd’hui. Et lorsque celle-ci s’est avérée être de plus en plus intensive, la Belgique ne réalisait plus d’ « exploits » qui valaient la peine qu’on la mette en avant. Quel est l’intérêt de parler « excessivement » d’une compétition dans laquelle notre pays n’est même pas représenté ? La fierté en prend un coup.

Or, cela fait 16 ans que nous ne nous sommes plus qualifiés pour une phase finale de l’Euro. C’est dire l’importance d’un évènement, qui en plus de concerner le sport le plus médiatisé et lucratif qu’il soit, voit nos Belges qualifiés… et même favoris !

Quentin Droussin

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