Marc Degryse

L’analyse de Marc Degryse: « Le show Luzon et Preud’homme le frustré »

Pour le chroniqueur de Sport/Foot Magazine, Marc Degryse, si chez Luzon, c’est beaucoup de show, mais très peu de préparation, chez Preud’homme, c’est peut-être trop de pression et de travail…

On peut difficilement être optimiste en voyant le Standard de ces dernières semaines. Le partage face au Lierse (2-2) l’a encore démontré: il n’y pas de lignes directrices dans le jeu des Rouches. Se faire rejoindre à 2-2 dans la dernière demi-heure est la responsabilité des joueurs, mais surtout du coach.

Tout le monde fait un peu ce qu’il veut sur le terrain. Le but de Jelle Van Damme l’illustre à merveille: la course, l’appel, la tête, tout est superbe de la part du capitaine du Standard, mais qu’est-ce qu’un arrière gauche faisait à cet endroit du terrain à ce moment-là du match ? Et puis cette exclusion est quand même stupide, surtout après avoir fait du javelot avec le poteau de corner.

Les autres cadres de l’équipe sont également à pointer du doigt: Eiji Kawashima se troue sur le deuxième but, Laurent Ciman est fautif sur le premier, Igor De Camargo loupe la mire seul face au but. Seul Paul-José Mpoku semblait à la hauteur, mais lui aussi n’est que trop rarement au sommet de sa forme depuis le début de la saison. Et les nouveaux n’ont pas encore la qualité de ceux qui sont partis.

Quand Guy Luzon déclare que son équipe dormait en deuxième mi-temps, il doit quand même se sentir responsable d’une telle somnolence, non ? Que fait-il pour réduire les distances entre les lignes par exemple ? Le milieu composé de Faty et Trebel est mal positionné alors que la défense joue très bas et est souvent mal alignée.

Jeudi, le Standard joue sa deuxième place à Feyenoord. Mais comment espérer garder le nul après ce que l’on voie depuis le début de saison ? Ça risque d’être très compliqué pour le Standard d’autant que l’ambiance sera bouillante.

Chez Luzon, c’est beaucoup de show, mais très peu de préparation. Chez Preud’homme, c’est peut-être trop de pression et de travail…

À Bruges, qui joue également jeudi en Europa League, c’est pas terrible au niveau comptable mais l’équipe est bien mieux organisée. C’est surtout au niveau offensif que cela coince. Les buts viennent régulièrement des phases arrêtées, ça prouve qu’il manque de percussion en attaque où l’on attend le retour de De Sutter, car Castillo a encore été invisible à Ostende. Ceci étant, Bruges, est plus loin que le Standard, l’équipe a davantage de qualité.

Le problème au niveau du coaching se situe davantage au niveau de la mentalité et cette frustration qui déborde de chez Michel Preud’homme. Et qui doit avoir des répercussions négatives chez ses joueurs. Quand je le côtoyais dans le vestiaire, il était déjà comme ça, une défaite pouvait le rendre fou. Si chez Luzon, c’est beaucoup de show, mais très peu de préparation, chez Preud’homme, c’est peut-être trop de pression et de travail… Faudrait qu’il souffle un peu parce qu’au niveau de l’image, ce qu’il renvoie, ce n’est pas très classe. Son accrochage avec Fred Vanderbiest manque d’élégance, ses critiques continuelles envers les arbitres aussi. Mais ses écarts restent dans les limites de l’acceptable.

Dans le sommet de dimanche entre Bruges et le Standard, je vois le Club l’emporter. Et si ce scénario devait se produire, je vois mal les supporters du Standard accepter encore longtemps cette situation.

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