Marc Degryse

L’analyse de Marc Degryse : « Anderlecht aura foiré tous ses Moments M »

Marc Degryse, le chroniqueur de Sport/Foot Magazine, ne croit plus du tout au titre pour Anderlecht.

Une légende disparaît… Une vieille habitude… On entend régulièrement, depuis une éternité, que le Sporting d’Anderlecht finit toujours par répondre présent dans les grands moments. Quand il perd un match charnière, on signale qu’il n’y a pas le feu, que les Mauves seront de toute façon là quand ce sera nécessaire.

Cette saison, si on analyse tous les Moments M, on constate qu’ils ont été mal négociés. Et donc, aujourd’hui, je ne crois plus du tout au titre pour Anderlecht. Il va se retrouver les mains vides. Il faudrait gagner six ou sept fois lors des sept derniers matches, ça ne me semble pas réalisable.

Ces Moments M, ce sont essentiellement les rendez-vous contre les grands, les rivaux directs. Mais contre Bruges, contre Gand, contre le Standard, ça ne passe plus. Parfois, c’est très mauvais, comme au Standard récemment. D’autres fois, c’est mieux, comme dimanche à Bruges. Mais avec le même résultat négatif au bout du compte.

Besnik Hasi avait tiré les bonnes leçons de la déroute à Sclessin. Le système était meilleur, il avait remis les bons joueurs aux bonnes places mais ça n’a pas empêché les Mauves de remonter une nouvelle fois dans le car avec zéro point. Dans des moments pareils, il faut être capable de liquider le match dès que l’occasion se présente. Dennis Praet et Alexandar Mitrovic n’ont pas su le faire.

Anderlecht devrait gagner 6 ou 7 fois lors des 7 dernières journées pour être champion, je n’y crois pas.

L’arbitre n’a pas aidé Anderlecht mais je vois qu’à Bruges, on se pose beaucoup moins de questions. C’est la victoire de la mentalité, de la volonté, de l’engagement, du combat physique. Aussi de la concentration. Toutes des qualités trop peu présentes dans le Sporting actuel. Cette ribambelle de buts encaissés sur des phases arrêtées, ce n’est pas normal.

On laisse Obbi Oulare égaliser tranquillement sur un corner. Personne n’est sur lui et Silvio Proto oublie de faire le ménage alors que le corner est donné de façon à ce qu’il puisse le faire. Sur le coup franc du 2-1, je ne sais pas à quoi pensent les Anderlechtois quand le ballon part.

S’il n’y a finalement pas de titre, le bilan de la saison sera vraiment triste. Qu’on ne vienne plus me dire que quelques bonnes prestations en Ligue des Champions suffisent à faire passer la pilule, à éclaircir le tableau. C’est beau d’aller prendre un point à Dortmund et à Arsenal, mais ça ne reste qu’un point. Là-bas aussi, Anderlecht n’a pas su négocier ses rendez-vous avec l’histoire parce qu’une vraie performance, c’est une victoire, pas un nul.

Il va maintenant falloir tirer les bonnes leçons de cette campagne. Régulièrement, on a vu des Mauves qui manquaient de fraîcheur. Il faut aussi tirer les leçons de campagnes de transferts décevantes. Quel est le bilan des arrivées ? Et que doit penser un Steven Defour qui n’était revenu que pour une chose, des trophées ? J’imagine que dans le groupe, c’est lui qui a le plus de mal à vivre avec la réalité actuelle.

Herman Van Holsbeeck et Besnik Hasi gardent du crédit. Le premier parce qu’il sort de trois titres consécutifs, le second parce qu’il a été champion de façon tout à fait inattendue il y a un an. Heureusement pour eux !

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