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Kagé : « Ce qu’il m’est arrivé, c’est un truc de fou »

Thomas Bricmont

Johan Walem, ses ennuis judiciaires, Charleroi, Gand, Genk : l’un des plus beaux techniciens de notre championnat retrace une carrière mouvementée.

Fin décembre, tu apparais dans les journaux en première page car tu es accusé de viol. Que peux-tu dire aujourd’hui par rapport à ce procès alors que tu as été innocenté ?

Kagé : Je ne vais jamais en parler publiquement, j’ai expliqué en détails ce qui s’était passé à la police et au club. On en a trop dit par rapport à la réalité. Quand c’est sorti dans la presse, l’affaire était déjà entérinée, la police m’avait interrogé deux semaines plus tôt. C’est une histoire qui n’avait même pas lieu d’être. On dit toujours qu’il n’y a jamais de fumée sans feu. Eh bien, dans ce cas, il n’y avait même pas de fumée. Ce qu’il m’est arrivé, c’est un truc de fou. J’ai grandi dans un environnement où il se passait beaucoup de choses mais je n’avais jamais connu ça. Mais je ne suis pas sûr non plus que cette histoire de viol serait sortie avec un autre joueur. Je ne vais pas faire la victime, j’ai une part de responsabilité dans ce qui s’est passé dans ma carrière mais ici, je n’en ai pas. Je n’ai aucune implication. Heureusement, j’ai reçu le soutien de mon président, Joseph Allijns, et de Patrick Tucq, le directeur technique.

Comment réagit-on quand on voit son nom associé à une histoire de viol en première page ?

Kagé : Je vis avec ma fiancée, avec qui j’ai eu un enfant, et dont j’attends un deuxième. Elle était au courant de tout ce qui s’était passé bien avant la sortie dans les médias. Et c’est d’ailleurs elle qui m’a appelé pour me dire que mon nom avait été sali dans la presse. Ça m’a fait mal sur le coup puisque je savais que je n’avais rien à me reprocher mais ça a touché plusieurs de mes proches. J’ai eu davantage honte pour eux que pour moi. Si j’avais été seul, je m’en foutrais complètement de cette histoire. Mes voisins me regardaient bizarrement, je pouvais voir dans leurs yeux qu’ils avaient lu ce qui avait été écrit dans la presse. D’ailleurs, tout ce qui a été dit dans la presse est faux à 99 %. Je ne peux pas raconter les détails de l’affaire, je n’en ai pas le droit juridiquement mais les accusations faites par la fille à mon encontre et à Aboubakar Kamara, sont graves et fausses. Tu peux gâcher la vie de quelqu’un en lançant de telles accusations. Il y a des mecs qui prennent dix ans de prison pour viol. Elle a fait ça pour sauver sa face. Et je ne pense pas que c’était pour m’atteindre.

Dans l’imaginaire de beaucoup de gens, et malgré le fait que tu sois innocenté, tu es resté la personne que l’on accuse de viol.

Kagé : C’est difficile de changer une image quand le mal est fait. Et les gens prennent seulement les informations qu’ils veulent entendre. Le pire, c’est que certaines personnes pensent même que j’ai payé la fille pour qu’elle retire sa plainte. Aujourd’hui, cette histoire est oubliée, je pense que le lecteur lambda aussi a oublié. Il a eu d’autres histoires à se mettre sous la dent depuis avec Benito Raman, Anthony Vanden Borre ou Serge Aurier.

Tu es passé par une sale période ?

Kagé : Bien sûr. Ma famille en a souffert, les profs de mon fils étaient au courant. Et puis sportivement ça allait mal.

Tu pensais que ta carrière était foutue ?

Kagé : Non, jamais. Ç’aurait été comme un suicide déguisé de penser ça. La seule chose que je me suis dit, c’est que j’allais revenir et tout arracher.

Par Thomas Bricmont

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