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Jusqu’où ira le petit jeu de John Bico ?

Un an après son titre en D2, le WS Bruxelles est au bord de la faillite sportive.

Le 30 avril 2016, le WS Bruxelles a fait sensation en remportant le titre de D2 au nez et à la barbe de l’Antwerp et d’Eupen, lors de la dernière journée de championnat. John Bico a été proclamé nouveau manitou de Belgique. Douze mois plus tard, il ne reste plus que de vagues souvenirs du titre. La commission des licences a refusé au WS son billet pour la D1A et le club a été renvoyé en première série amateurs.

Depuis, le stade Edmond Machtens n’a plus connu la paix. Il ne parvient même plus à freiner son déclin sportif. Les finances sont encore en plus mauvais état qu’il y a un an. Des sources font état d’une dette de 500.000 euros, essentiellement à cause des salaires des joueurs la saison passée, dont une partie n’est même pas encore payée. Le club a déjà été suspendu à trois reprises cette saison, suite à ces défauts de paiement.  » Mais nous n’avons pas la moindre dette envers la fédération de football « , précise le club.

Bico a passé beaucoup de temps à l’étranger ces dernières semaines, en quête d’une solution, mais comme on pouvait s’y attendre, compte tenu de l’état de ses finances, le club n’a pas obtenu de licence. Si le tribunal sportif suit la commission des licences, le WS Bruxelles pourra se ressourcer en deuxième division amateur. Ce serait la deuxième relégation extra-sportive d’affilée.

Du coup, le WS est convaincu que l’URBSFA complote depuis longtemps pour bannir Bico. Ce soupçon a été renforcé en janvier quand un employé de la fédération a soufflé à un dirigeant que le White Star n’obtiendrait jamais sa licence. Quel que soit le verdict du tribunal sportif, Bico et Cie n’ont pas l’intention de jeter l’éponge. Le club dément, pour l’instant, avoir l’intention de faire rayer son matricule.

Le club ne doit plus compter ni sur la sympathie ni sur le soutien de la commune. Celle-ci accuse le White Star de mauvaise gestion et réclame les loyers qui lui sont dus, pour un montant oscillant entre 15 et 20.000 euros. Mais ce sont surtout les dérapages verbaux et les disputes du WS avec son voisin le RWDM qui restent en travers de la gorge de l’administration communale.

On raconte ainsi qu’en mars, Bico aurait délibérément organisé une réunion de son noyau dans les loges du stade Edmond Machtens alors que le RWDM devait y recevoir 300 personnes à dîner avant l’affiche contre Rebecq. Il a fallu dépêcher cinq agents de police et un huissier pour déminer la situation.

La commune se soucie également de la survie de l’école des jeunes. La saison passée, les parents sont montés sur les barricades parce qu’on refusait la montée en D1A au White Star. Maintenant, ces mêmes parents se sentent abandonnés par la direction. Depuis janvier, les équipes de jeunes ont dû déclarer forfait six week-ends.

Le RWDM et plusieurs clubs wallons seraient intéressés par la reprise d’une partie de la formation des jeunes. Le second scénario serait la fondation d’une ASBL distincte, consacrée aux jeunes. Les personnes concernées sont certaines d’une chose : un bon plan football est plus important pour Molenbeek qu’un coûteux et inefficace plan Canal.

ALAIN ELIASY

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