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Jérôme de Warzée et le stade national

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

« Le dossier du stade national a quelque chose d’extrêmement belge. Déjà, quand tu sais que plusieurs régions et gouvernements vont devoir intervenir, tu te doutes que c’est voué à l’échec dès le départ. Sauf si tu acceptes que ce stade soit baptisé dans le genre Gemeentelijk Stadion Antwerpen. Là, tu peux être certain que tout va se débloquer plus vite. »

Jérôme de Warzée et le stade national

« Anderlecht veut y jouer. Puis Anderlecht ne veut plus. Ah oui, il y a encore ce semblant de sentier invisible qui va empêcher d’acheminer les matériaux de construction. Bref, c’est compliqué. Ce serait beaucoup plus simple de rénover le Stade Roi Baudouin. Le seul gros problème, c’est que c’est un stade d’athlétisme, pas un stade de foot. On est mal.

Et puis, j’ai du mal à comprendre pourquoi on nous dit que plus aucun stade en Belgique ne répond aux normes de sécurité. On est quand même vachement plus regardant sur la sécurité de nos stades que sur la sécurité de nos centrales nucléaires.  »

Pauvre Alain Courtois ! Parce que, lui, il y a toujours cru. Ou en tout cas, il a bien fait semblant. Il avance à tout petits pas puis, bam, il se fait démolir par Charles Michel et Didier Reynders qui disent que tout a été très mal ficelé. Si je suis bien renseigné, ils sont tous les trois dans le même parti, non ? Tu parles d’une solidarité !

Je reviens à Courtois. Il pensait que ce serait aussi facile de placer un stade national qu’une véranda Willems. Je vois en lui le gars qui débarque à un souper de potes avec sa mallette et, dedans, une maquette de stade en allumettes. Et il dit : – Voilà, tout est réglé. Pauvre !  »

« On est la risée de l’Europe »

« En attendant, on est la risée de l’Europe. Bruxelles perd ses matches de l’EURO au profit de Londres qui quitte l’Europe, tu vois la symbolique. Et pourtant, on est accueillants. Accueillir 40.000 Catalans qui réclament leur indépendance, on sait le faire. Accueillir les supporters marocains qui font la fête pour leur qualification arrachée en Afrique, on sait le faire. Même si, bon, on n’a pas trop bien géré sur ce coup-là.

Une des conclusions de cette histoire, c’est que tu peux difficilement mener un projet à long terme en Belgique si tu n’as pas l’aval des Flamands. Pourquoi plein de pays ont réussi à avoir des matches et pas nous ? Pourquoi il y aura des matches en Azerbaïdjan et pas à Bruxelles ? Parce qu’il n’y a pas de Flamands en Azerbaïdjan. Mais non, ça je peux pas le dire… Et quand je pense qu’on était candidats pour organiser la Coupe du Monde 2022. On n’est déjà pas capables de faire un seul stade. C’est tout belge, ça. On essaie puis on voit après.

A l’Union Belge, on dit maintenant qu’on veut un stade digne du 21e siècle. Il nous reste 80 ans pour le construire, ça devrait le faire. En attendant, si les Diables doivent jouer des matches à l’étranger, qu’ils évitent plutôt Lille, où la fédé les a aussi imaginés. Le match contre les Gallois à l’EURO 2016 et la finale de Coupe Davis, ça ne fait quand même pas de Lille la ville où on a mené les plus belles conquêtes de notre histoire. »

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