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« Je suis plus que le garçon qui a donné un assist contre Arsenal »

Pour Andy Kawaya, le temps s’est arrêté le 4 novembre 2014, le jour où il a donné sa carte de visite à toute l’Europe en montant brillamment au jeu contre Arsenal. Une vilaine blessure plus tard, il semble enfin prêt à écrire la suite de son histoire du côté de… Malines.

Andy Kawaya se sent plus affûté que jamais. Après un stage façon commando de près d’un mois chez un coach personnel du côté d’Amsterdam, il a même perdu six kilos. Le Bruxellois de 20 ans espère passer sous la barre des 80 kilos d’ici au début du championnat. « D’après les dernières mesures, mes cuisses auraient 67 centimètres de circonférence », rigole Kawaya. « Lorsque j’ai été prêté à Willem II, il y a deux ans, mes coéquipiers me dévisageaient encore d’un drôle d’oeil. Apparemment, j’ai des jambes de sprinter. »

Tu es soulagé par ce transfert à Malines ?

KAWAYA : Je me sens un peu plus léger… Les mois les plus durs sont derrière moi. Grâce à mes parents, à mes six frères et soeurs, et au reste de la famille, je ne suis pas devenu dépressif. Mais, certains jours, ils ont dû me tirer du lit pour m’obliger à aller m’entraîner. J’avais besoin d’un autre environnement. D’où ma décision de travailler avec un coach personnel de la mi-mai à la mi-juin à Amsterdam. J’avais l’impression que les journées duraient plus de 24 heures. Je m’entraînais le matin de 7h30 à midi, je faisais une petite sieste, puis je recommençais jusqu’à 20 heures, au moins. Tout ça, pendant cinq semaines. Je voulais être prêt pour le début de la préparation.

Tu n’as donc pas eu peur, lorsque Malines t’a demandé de passer des tests médicaux avant qu’un accord ne soit trouvé avec Anderlecht ?

KAWAYA : Non, parce que je ne me suis encore jamais senti aussi affûté qu’aujourd’hui. Les tests sur le tapis roulant, où la vitesse était augmentée de 1,8 km/h toutes les trois minutes, ont directement démontré que j’étais en bonne condition physique. Lors de ma meilleure période à Anderlecht, je n’avais jamais dépassé les 16,2 km/h, alors que cette fois j’ai couru à 18 km/h pendant une minute. Les médecins m’ont examiné sous toutes les coutures, mais c’est l’un des rares clubs qui acceptait de me prendre directement dans le noyau A.

Yannick Ferrera a joué un grand rôle dans ton engagement. Il te connaissait encore de l’époque d’Anderlecht.

KAWAYA : Dans ma situation, j’avais besoin d’un entraîneur qui croyait en moi, et c’était le cas de coach Yannick, comme je l’appelais autrefois. Je n’ai travaillé que quelques mois avec lui à Anderlecht. On ne se connaît donc pas aussi bien que ça. Mais, ce que j’ai retenu de lui, c’est que c’est un mauvais perdant. Un jour, j’ai joué le match pour le titre contre Anderlecht, avec le Brussels. On a gagné 3-0, et après le match, il a interdit à ses joueurs – dont Charly Musonda Jr. – de nous serrer la main…

Personne n’a oublié ta montée au jeu contre Arsenal, lorsque tu as été à la base d’une fantastique remontada en délivrant un assist. Une action qui aurait dû lancer ta carrière ?

KAWAYA : Ce soir-là, j’ai pris conscience de mes qualités. Les jours qui ont suivi, des clubs comme Newcastle, Birmingham, Crystal Palace et le RB Salzbourg se sont intéressés à moi. Mais j’avais 18 ans et je ne voulais pas jouer ailleurs qu’à Anderlecht. Depuis lors, des blessures – cinq au total – ont freiné mon évolution. Aujourd’hui, les gens se souviennent uniquement du « Kawaya d’il y a trois ans, qui a donné un assist contre Arsenal « . La saison prochaine, j’aimerais qu’on me parle surtout du match que je viens de jouer.

Par Alain Eliasy

Retrouvez l’intégralité de l’interview d’Andy Kawaya dans votre Sport/Foot Magazine

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