Marc Degryse

Il reste trop de questions à Anderlecht

Pour Marc Degryse, le chroniqueur de Sport/Foot Magazine, les volontés de départ de certains joueurs et le manque d’expérience belge du coach anderlechtois sont sources de trop d’incertitudes chez les Mauves.

La Supercoupe a confirmé que Bruges serait l’équipe à battre cette saison. Le Club peut se baser sur ses certitudes de la saison dernière, et le mercato montre que les champions en titre misent sur la continuité. Michel Preud’homme est resté, et va permettre à Bruges de travailler dans la stabilité et avec confiance. En plus, le Club va retrouver la Ligue des Champions avec un noyau qui, pour l’instant, a seulement perdu Thomas Meunier. C’était évidemment un joueur important, mais à une position qui n’est pas la plus décisive sur le terrain.

Bjorn Engels et Lior Refaelov devraient pouvoir jouer plus de matches que la saison dernière. Si en plus, Bruges parvient à garder José Izquierdo, qui a été étincelant contre le Standard, Preud’homme pourrait quitter le Club en fin de saison avec un trophée en plus à son palmarès.

La concurrence directe pour le titre devrait se partager entre Gand et Anderlecht. Les Buffalos ont trouvé le buteur qui leur manquait en transférant Jérémy Perbet, et l’arrivée de Dieumerci Ndongala va rendre les places encore plus chères dans le secteur offensif. S’ils trouvent encore une recrue de choix en défense, les Gantois devraient continuer sur la lancée de leurs deux dernières saisons et s’installer durablement parmi les candidats au titre de champion.

Du côté d’Anderlecht, il reste par contre beaucoup de questions. Le Sporting a un nouvel entraîneur, qui ne connaît pas la compétition, et aura donc besoin de temps. Le départ de Silvio Proto est une perte importante, et on a déjà entendu parler de beaucoup de problèmes disciplinaires pendant la préparation. Dennis Praet va-t-il partir ? Et Steven Defour ? Ça fait beaucoup de questions, peut-être même trop. Tout peut aller très vite en football mais si Anderlecht vit une troisième année consécutive sans titre, Herman Van Holsbeeck risque d’avoir des problèmes car ses transferts des trois dernières saisons n’ont pas toujours été satisfaisants…

Derrière ce trio, je pense que le Standard, Genk et Ostende devraient participer aux play-offs 1. Je mets les Côtiers au même niveau que les deux autres, au vu de la qualité de leur noyau. Marc Coucke continue à faire grandir le club, entre son stade et des transferts du calibre de Proto. Ce n’est pas encore un grand club, mais ça travaille pour le devenir. Ostende est déjà un candidat indiscutable pour les PO1.

Est-ce qu’on va enfin avoir de la stabilité à Sclessin ? J’ai mes doutes.

Genk, c’est un noyau qui promet, on l’a vu l’an dernier en play-offs. Mais d’un autre côté, ils ont déjà frôlé la catastrophe en Europa League contre une équipe du Monténégro. Tout le monde ne m’a pas l’air sur la même longueur d’ondes dans le Limbourg, entre une direction très ambitieuse et un Peter Maes qui demande de la patience. Je pense que l’entraîneur a raison, ce noyau doit encore progresser et Maes a prouvé par le passé, à Malines puis à Lokeren, qu’il faut le laisser travailler pour rendre tous ces jeunes meilleurs.

Il reste le cas du Standard. C’est encore la grande question de l’été. Est-ce qu’on va enfin avoir de la stabilité à Sclessin ? J’ai mes doutes. Il y a encore beaucoup de travail, on l’a vu contre un Bruges réduit à dix, et le calendrier ne sera pas clément avec Yannick Ferrera, qui aura déjà plusieurs matches difficiles au mois d’août. Si les rumeurs autour d’un changement d’entraîneur sont trop fortes, le Standard risque une nouvelle fois de vivre une saison instable. Et pourtant, c’est ce qu’ils doivent absolument éviter.

À l’autre bout du tableau, difficile de miser sur l’identité du futur descendant. On pourrait naturellement désigner Eupen, vu que le promu a souvent des difficultés pour trouver sa place en D1, mais j’ai l’impression que leur noyau est capable de lutter face à ceux de Saint-Trond, Mouscron ou Westerlo. Je ne vois pas une équipe plus faible que les autres, plutôt une bataille entre cinq ou six clubs. Pour eux, contrairement aux ténors qui doivent arriver en forme au printemps, un bon départ sera capital pour éviter la panique. C’est dans les premiers mois que se jouera leur saison.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire