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Hanni : « Vanhaezebrouck voulait me garder mais pas au point de se battre pour moi »

Son transfert au Spartak Moscou, la cohabitation avec Hein Vanhaezebrouck, ses relations difficiles avec les supporters : Sofiane Hanni revient pour la première fois sur son passage à Anderlecht.

Sofiane Hanni à propos…

… de son transfert au Spartak Moscou : « Je n’aurais jamais imaginé qu’un club payerait huit millions d’euros pour mes services. Quand Anderlecht a dépensé un million et demi pour moi, ma première réaction a été : waouh ! Et maintenant ceci… Je cherchais un équilibre entre un projet sportivement intéressant – lutter pour le titre et jouer l’Europe chaque saison – et un club qui m’offrait une amélioration financière. J’ai les deux au Spartak Moscou. À terme, je peux franchir un nouveau palier grâce à la Russie. Il y a quelques semaines, le Spartak a refusé une offre de trente millions d’euros de Southampton pour Quincy Promes, un des meilleurs joueurs de l’équipe. J’ai entendu dire qu’Everton était aussi intéressé. On n’a donc pas moins de visibilité en Russie qu’en Belgique. Les premiers contacts datent de novembre. Le Spartak Moscou cherchait un numéro 10 et j’étais sur sa liste. Je n’ai plus rien entendu jusqu’en janvier puis, pendant le stage en Espagne, j’ai eu la confirmation que j’étais le premier choix du Spartak. Les Russes ont encore traîné parce qu’ils pensaient que je n’étais pas qualifié pour l’Europe. Tout s’est accéléré à la reprise de la compétition. Toutes les parties ont trouvé un accord verbal avant le match contre le Standard. »

…d’Hein Vanhaezebrouck : « On m’a dit qu’il voulait me garder mais pas au point de se battre pour moi. Après le Nouvel An, quand il a appris que les négociations étaient avancées, il a cherché à se rapprocher mais il n’a jamais dit que je devais rester. Vanhaezebrouck avait posé une condition à la direction : recevoir deux joueurs pour compenser mon départ. Au cas où ça n’irait pas avec le premier… Je pense qu’il avait compris que ma décision et celle du club étaient déjà prises, alors sa première préoccupation était de me trouver un remplaçant. Notre relation était professionnelle, avec beaucoup de respect l’un pour l’autre. Je pense qu’avec Vanhaezebrouck, nous n’avons pas eu assez de temps afin de créer une relation privilégiée. Par contre, parfois ça lui arrivait de convoquer quelques cadres pour discuter mais il ne fallait pas en attendre plus. »

…de sa relation avec les supporters d’Anderlecht : « J’ai demandé à plusieurs reprises à la direction d’organiser une réunion mais elle ne trouvait pas que c’était une bonne idée. On me disait : -Écoute, Sofiane, les cent débiles qui te sifflent n’y connaissent rien au football. Ce sont les mêmes qui te demanderont un selfie en rue. C’est une perte de temps. (…)Les supporters devraient nous soutenir dès la première minute. Au lieu de ça, ils commencent à siffler au repos si le résultat n’est pas bon. J’ai compris le problème d’Anderlecht : le public est désespérément divisé. Si nous n’avions pas ces supporters négatifs… Pourquoi penses-tu que Bruges prend autant de points sur ses terres ? (…) Les joueurs qui évoluent depuis un moment à Anderlecht n’y prêtent plus attention : ce sont toujours les mêmes qui sont visés. Je reconnais que ma confiance en a pris un coup. J’ai commencé à réfléchir beaucoup trop. – Merde, la prochaine passe doit être bonne. J’ai donc joué sans audace. Puis j’ai atteint un stade où je n’entendais même plus les huées. (…) Mon transfert au Spartak Moscou a déclenché quelque chose : les remerciements affluent. Après le 5-0 au Club Bruges, un homme m’a demandé de rendre mon brassard, sur les réseaux sociaux. Je ne valais rien, selon lui. Après le Standard, cette même personne m’a envoyé un autre message : – Pardon, je me suis trompé. Je n’avais pas conscience d’être si apprécié par les supporters. Je pensais que 70 % d’entre eux me soutenaient et que les autres étaient contre moi mais en fait, c’est 90/10. J’aimerais donc prendre congé convenablement de ces supporters. Au stade Vanden Stock, face à face. Je n’ai pas peur de réactions déplacées. Ça peut paraître vulgaire mais je montrerai que j’ai des couilles jusqu’au dernier moment. « 

Par Alain Eliasy

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Sofiane Hanni dans votre Sport/foot Magazine

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