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Gerets :  » Je veux encore passer quelques bons moments sur terre, pendant le temps qu’il me reste « 

Eric Gerets est l’entraîneur belge au plus beau palmarès. Il a été champion avec six équipes dans cinq pays différents. Une légère hémorragie cérébrale l’a amené à mettre un terme à sa carrière, l’an passé. Le Lion de Rekem ne sortira plus ses griffes. Pour Sport/Foot Mag, il évoque pour la première fois sa nouvelle vie.

Eric Gerets (62 ans) habite dans une authentique ferme située entre la Meuse et le canal du Zuid-Willemsvaart. Voilà déjà onze ans qu’il passe son temps libre à tout restaurer et le résultat est impressionnant. Après avoir été remercié d’Al Jazira, un club d’Abu Dhabi, en mai de l’an dernier, il est retourné dans son Limbourg natal. Son état de santé ne lui permet plus d’exercer son métier.

Comment vas-tu?

ERIC GERETS : J’ai quelques douleurs, mais je dois faire avec. Je continue à souffrir de troubles de l’équilibre, qui sont réapparus ces derniers temps. Je fais souvent la navette entre le médecin de famille, l’hôpital, le neurologue et le cardiologue. J’essaie, de cette manière, de pouvoir profiter le mieux possible de mes vieux jours. Si je garde tout sous contrôle, je pourrai encore tenir quelques années.

Tu as toujours été très fort. C’est compliqué de devoir vivre avec des douleurs?

GERETS : C’est surtout très ennuyeux. Mais à un certain moment, le corps s’adapte. On n’a pas le choix. On a encore envie de faire des choses, avec sa vieille carcasse, mais on n’y parvient plus. Eviter de solliciter la jambe gauche, s’appuyer sur une jambe, puis d’une jambe à l’autre : c’est parfois pénible. Heureusement, je n’en souffre pas mentalement. En faisant des exercices, on peut compenser ces troubles de l’équilibre. Il y a quelques jours, je me suis remis en mouvement. Tous les jours, je passais au minimum une heure dans la salle de gym et je faisais une balade d’au moins heure également.

Le début des problèmes remonte à 2012, mais tu as poursuivi ta carrière d’entraîneur jusqu’en mai 2015.

GERETS : Je me trouvais encore trop bon pour arrêter. Lorsque mon état de santé s’est encore détérioré, j’ai préféré en rester là. Je veux encore passer quelques bons moments sur terre, pendant le temps qu’il me reste.

Cette décision a-t-elle été difficile à prendre?

GERETS : Ça n’a pas été facile, en tout cas. J’aurais aimé terminer ma carrière au Standard, et si j’avais été en état de le faire, je l’aurais fait. J’aime tellement mon club que je préfère être dans la tribune comme supporter que remplir une fonction importante dans l’organigramme, avec tous les risques que cela comporte.

Qu’est-ce qui arrive désormais en première position dans ta vie?

GERETS : Les amis et la famille, surtout. Les enfants et les petits enfants. J’ai beaucoup plus de temps à leur consacrer, aujourd’hui. Mon fils aîné travaille comme personal advisor, alternativement chez Lieven Maeschalck et ici dans le coin. Mon autre fils gère un café à Louvain. Lorsque j’en ai la possibilité, je vais voir jouer ses enfants. Ils jouent respectivement en U12, U9 et U6 à OHL.

Et en dehors de cela, comment passes-tu tes temps libres?

GERETS : Lorsque le temps le permet, je vais pêcher pendant une heure ou deux. Pas très loin d’ici, il y a un grand étang où on trouve pas mal de poissons. Je lance un hameçon, je reviens boire un café et je retourne pêcher. Je passe aussi un peu de temps à lire le journal. Et le week-end, il y a le Standard. Parfois, je vais aussi voir jouer le Racing Genk. Je suis la Ligue des Champions à la télévision, mais je ne reste pas toujours scotché à l’écran.

Par François Colin

Retrouvez l’intégralité de l’interview d’Eric Gerets dans votre Sport/Foot Magazine

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