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Ferrera : « Je devais me battre pour que le terrain soit tondu »

Thomas Bricmont

L’ex-entraineur malinois explique en détails ce qui a mené à la faillite sportive d’un club historique. Une plongée au coeur de l’amateurisme et l’instabilité en vigueur dans le football belge.

Yannick Ferrera à propos…

…de Malines : « Quand j’ai signé dans ce club, les joueurs avaient pour habitude d’arriver 1h30 avant le début de la rencontre le jour du match. Ils ne mangeaient même pas ensemble. J’ai instauré qu’on arrive 3h45 avant une rencontre, que l’on mange tous ensemble un quart d’heure plus tard. Les joueurs ont apprécié, les dames qui cuisinaient pour nous dans des conditions difficiles ont fait de leur mieux, mais je sais que d’autres personnes pensaient : -il se prend pour qui lui ? En championnat, on joue sur des terrains qui sont tondus et arrosés, j’ai demandé 1000 fois, gentiment, qu’on dispose des mêmes conditions. J’ai même supplié que le directeur général en parle au jardinier. Rien. Un an après mon arrivée, je devais encore me battre pour que le terrain soit tondu. Un président doit quand même se dire : -je paye mes joueurs pour qu’ils jouent au foot et je dois donc les mettre dans les meilleures conditions possibles. Mais au final, c’était moi l’emmerdeur. Les autres coaches arrivés par après s’en foutaient, paraît-il. Après mon licenciement, je recevais des messages de joueurs qui se plaignaient toujours de la hauteur de l’herbe. »

…des critiques du président malinois : « Il avait déjà fait ça avec Renard, Jankovic, qu’il a été rechercher par après. Pourquoi ? Je ne sais pas. Surtout que deux mois avant cette sortie, il m’avait encore appelé pour me remercier pour le transfert de Bandé : -tu reviens quand tu veux et tu t’assieds à côté de moi au stade, m’avait-il dit. Et puis, tu balances ça dans la presse ? »

…de la baisse de niveau du foot belge : « C’est assez simple. Depuis maintenant plusieurs années, les trois ou quatre meilleurs du championnat quittent notre compétition chaque saison. Et qu’est-ce qui rentre dans notre pays ? Très souvent des joueurs étrangers de seconde zone. Ils arrivent dans des clubs comme Beveren, Courtrai, ou Malines. Mais ce sont ces joueurs-là qui, par après, vont remplacer les meilleurs dans les grands clubs. Alors certains en ont les qualités, mais pas tous. Ce qui fait que d’année en année, le niveau baisse. »

…de son avenir : « Je n’ai pas peur. Je sors grandi de mes expériences. Comme un jeune joueur, j’apprends par essais, erreurs et réussites. Je tire des leçons du passé et suis toujours prêt à me remettre en question. Grâce à ça et grâce au grand nombre d’heures que je passe à réfléchir et à travailler, j’ose affirmer que je suis un meilleur coach qu’il y a 5 mois. J’espère que j’aurai bientôt l’occasion d’exercer à nouveau ma passion. Je viens de me lier au groupe de management anglais Base Soccer. Ils ont de très bonnes connexions partout en Europe et je suis convaincu qu’ils m’aideront à passer un palier. Si des gens comme eux m’ont approché et croient en moi, ce n’est pas sans raison. »

Par Thomas Bricmont

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