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Dodi Lukebakio: « Je n’étais peut-être pas assez sérieux pour le foot pro »

Thomas Bricmont

Après avoir brillé par intermittence avec Anderlecht lors de la saison 2015-2016, Dodi Lukebakio a disparu des radars l’an dernier à Toulouse. Le récent transfuge de Charleroi dit avoir compris pas mal de choses. Interview rédemption.

Tu reviens d’une saison quasiment blanche à Toulouse. Quel regard portes-tu sur l’année écoulée ?

DODI LUKEBAKIO : Ça n’a pas été facile, c’est certain, mais l’année passée m’a beaucoup servi pour mon avenir. J’ai enfin réalisé que j’étais footballeur professionnel. Je remercie en premier lieu mon Dieu qui a mis les bonnes personnes sur mon chemin. Je remercie aussi mes agents (Godson Management et Star Factory, ndlr) qui m’ont apporté le soutien dont j’avais besoin. Pendant mon premier mois à Toulouse, j’avais quelqu’un qui m’accompagnait et qui me forçait à me lever à 6h du matin, tous les jours. C’était un truc de fou pour moi (il rit). Il était là, à côté de moi, afin que je réalise que je devais arriver à l’heure, que je devais avoir la bonne mentalité, que je devais changer pas mal de choses chez moi. Ça a été très difficile au début. Mais sans eux, je n’aurais jamais tenu le coup. J’avais besoin de personnes qui me disent les choses en face, qui me remettent dans le droit chemin

À Anderlecht, tu ne disposais pas de l’encadrement dont tu avais besoin?

LUKEBAKIO : C’était surtout en dehors du foot que c’était compliqué pour moi. Peut-être que je n’étais pas assez sérieux pour le foot professionnel. Ça a été tellement vite pour moi, que je n’étais pas prêt pour tout ça. Tout s’est passé très vite. Je m’entraînais parfois avec l’équipe première et on m’a annoncé du jour au lendemain que j’étais dans la sélection. C’était trop pour moi, je me retrouvais dans les médias, je n’étais pas préparé.

Ta première montée au jeu date du 25 octobre 2015 face à Bruges, où tu fais très rapidement sensation. Tu pensais déjà être « arrivé » ?

LUKEBAKIO : Non, mais j’ai eu un sentiment très bizarre, c’est difficile à expliquer. En une fois, je suis passé de l’anonymat des jeunes à une forte médiatisation, j’étais partout. Et pourtant, je ne méritais pas toute cette attention. Mais si tu n’as pas un encadrement pour te garder les pieds sur terre, tu t’envoles un peu. Et ça a été le cas pour moi. C’était difficile de me dire que ce n’était que le début et que j’avais encore un long chemin à parcourir. C’est la grande différence entre le Dodi d’avant et le Dodi d’aujourd’hui.

Qu’est-ce que tu ne faisais pas avant que tu fais désormais ?

LUKEBAKIO : Travailler à la salle, prendre soin de son corps, aller chez les kinés avant l’entraînement pour bien se préparer, pour être prêt quand tu montes sur le terrain. C’est toutes des petites choses que je ne faisais pas ou pas assez.

Tu n’es plus la même personne ?

LUKEBAKIO : J’en rigole même mais des fois je ne me reconnais plus aujourd’hui.

Pourquoi décides-tu de prolonger ta carrière à Charleroi ?

LUKEBAKIO : J’en ai beaucoup discuté avec mon entourage. Le fait que Charleroi s’est retrouvé deux fois sur les trois dernières années en play-offs 1 prouve que c’est une grande équipe. J’ai aussi parlé avec « coach Mazzù » qui m’a convaincu. C’est quelqu’un de très respecté en Belgique notamment pour son analyse tactique.

Quel discours Mehdi Bayat t’a-t-il tenu pour te convaincre de rejoindre Charleroi ?

LUKEBAKIO : Il m’a simplement dit qu’il voulait me relancer, qu’il connaissait mes qualités. Il m’a aussi dit qu’il appréciait ce que j’avais pu dire dans les journaux, le fait que j’assumais mes erreurs, que je les reconnaissais.

Par Thomas Bricmont

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