Marc Degryse

Degryse : « Le futur de Mazzu est dans un club du top »

Marc Degryse, le chroniqueur de Sport/Foot Magazine, a beaucoup d’estime pour le coach carolo.

Le travail que Felice Mazzù réalise à Charleroi est vraiment incroyable. Ce n’est pas la première fois que je le dis, mais la performance accomplie par ses joueurs sur le terrain de Gand ne mérite que des compliments. En cinq matches face aux Buffalos de Hein Vanhaezebrouck, Charleroi a gagné à deux reprises et a fait trois matches nuls. Les Zèbres sont vraiment la bête noire de Gand, qui est pourtant la meilleure équipe de l’année 2015.

Les hommes de Mazzù ont presque fait le match parfait. Gand était totalement déstabilisé parce que Charleroi les a empêchés de produire son football habituel. Non seulement les Carolos étaient bien en position mais en plus, les flancs ont été agressifs dans le bon sens du terme. Sur le côté droit, Dieumerci Ndongala est le premier joueur qui est vraiment parvenu à faire mal à Nana Asare depuis le début de saison, alors que le défenseur gantois est l’un des meilleurs joueurs de ce premier tour.

Et, à gauche, on a retrouvé un Clément Tainmont qui, quand il est en forme, est capable de faire mal à n’importe quelle équipe. Derrière eux, Cristophe Diandy et Karel Geraerts ont fait le travail avec sérieux, et Enes Saglik a réalisé quelques grandes actions. Il doit devenir encore plus régulier, mais il a déjà fait quelques matches de très bonne facture cette saison.

Et puis, devant, il y a Jérémy Perbet. Si vous lui donnez trois occasions, il vous met au moins deux buts. Mehdi Bayat a frappé très fort en allant le rechercher dans les dernières heures du mercato. Son retour est déjà une véritable réussite.

Mazzu a d’autant plus de mérite qu’il doit reconstruire chaque année l’épine dorsale de son équipe.

Dorian Dessoleil et Zajkov, qui étaient de parfaits inconnus pour moi, ont bien canalisé Laurent Depoitre et Kalifa Coulibaly. Et le retour de Parfait Mandanda dans les buts depuis quelques matches est une autre preuve des qualités de Mazzù. Écarter Nicolas Penneteau n’était pas un choix facile, mais il a osé le faire, tout comme il n’avait pas eu peur de mettre Neeskens Kebano sur le banc la saison dernière quand il traversait une moins bonne période.

Le coach a d’autant plus de mérite qu’il a dû, une nouvelle fois, reconstruire la colonne vertébrale de son équipe. Un an à peine après la perte d’Onur Kaya, Danijel Milicevic et David Pollet, il était parvenu à bâtir une nouvelle ossature pour aller chercher une place en play-offs 1. Cet été, ce sont Sébastien Dewaest, Kebano et Coulibaly qui sont partis. Au départ, Mazzù n’avait pas les moyens de les remplacer parce qu’il a dû composer avec la blessure de Tainmont et l’arrivée tardive de Perbet. Mais en quelques mois, il est déjà parvenu à bâtir un nouveau Charleroi.

Felice Mazzù fait parfois quelques petites erreurs, mais je me suis rarement dit qu’il se trompait complètement en découvrant ses choix dans une composition d’équipe. En Flandre, il est peut-être moins réputé comme il s’agit d’un entraîneur francophone qui dirige un club francophone, mais soyez sûrs que je ne manque jamais une occasion de parler de lui de façon positive. Je n’ai jamais caché que son travail me plaisait beaucoup et je suis persuadé qu’il a un futur dans un club du top de notre championnat.

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