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De Sutter : « Avec Leekens, j’étais plus médian qu’attaquant »

Matthias Stockmans
Matthias Stockmans Matthias Stockmans is redacteur van Sport/Voetbalmagazine.

L’attaque de Lokeren est la moins efficace de D1. Tom De Sutter (31 ans), dont le transfert n’était pas vraiment bon marché, est pointé du doigt.

Il n’y a pratiquement pas eu d’occasions lors du match entre Lokeren et Anderlecht, que tu n’as pas joué. Tu es soulagé de voir que Gary Martin, ton remplaçant, n’a pas fait mieux que toi ?

J’étais déçu de devoir déclarer forfait contre Anderlecht mais j’avais besoin de prendre un peu de repos pour soigner définitivement une blessure à la cheville qui traîne depuis longtemps. Des tribunes, on apprend beaucoup de choses lors de ce genre de match. L’équipe était bien en place mais, offensivement, ce n’était pas ça. Ce n’est pas spécialement la faute de mon concurrent. Chacun fait de son mieux et c’est l’entraîneur qui décidera qui joue. Gary et moi n’avons pas tout à fait le même profil : il cherche davantage la profondeur et est plus rapide que moi, je suis davantage un pivot. De toute façon, si Gary marque, c’est bon pour Lokeren et donc aussi pour moi.

Lokeren possède la plus mauvaise attaque de D1, avec 22 buts en 25 matches. Est-ce pour ça que Roger Lambrecht t’a déjà convoqué ? Tu es tout de même le joueur qui coûte le plus cher au club.

Bien sûr que je me sens concerné et le président a raison d’être sévère car il me paye bien. Mais dans le système qu’on pratique, je fais surtout office de relais. Je n’ai pas manqué de grosses occasions, c’est juste que je n’arrive pas souvent en position de tir. Je suis souvent dans le rectangle, mais souvent seul aussi, et la dernière passe fait parfois défaut. Il ne faut pas oublier que, sur les plans physique et mental, ce groupe revient de loin. Depuis le changement d’entraîneur, on travaille différemment, de façon plus intensive et davantage en fonction du match. Je n’ai pratiquement pas joué pendant un an et, en début de saison, je manquais d’endurance. J’avais besoin de travailler dur. Je me sens beaucoup mieux depuis quelques semaines.

Pour la première fois de ta carrière, tu n’as plus que les play-offs 2 pour ambition alors qu’on est en février. Comment se motiver pour cette compétition quand on a joué au Club et à Anderlecht ?

C’est vrai qu’il n’y a pas grand-chose à gagner mais je joue chaque match avec la volonté de l’emporter. Ma morphologie peut parfois donner l’impression que je ne suis pas motivé mais c’est l’inverse. Que ce soit au padel ou à l’entraînement, j’ai horreur de perdre. On n’est pas encore tout à fait sauvés non plus. Pour être à l’abri, on doit encore gagner au moins un de nos cinq derniers matches. Il nous faudra ensuite livrer de bons play-offs 2, sans quoi la saison aura vraiment été monotone. Quand j’ai signé ici, c’était dans l’optique d’une qualification pour les play-offs 1. Le club devait faire des transferts mais il a fait d’autres choix…

Lokeren a signé un 2 sur 12 depuis la reprise. Ce n’est pas mieux qu’avec Georges Leekens. L’équipe a-t-elle progressé ?

La différence est énorme. Après la trêve, on n’a mal joué que pendant une mi-temps, à Mouscron. À Courtrai, on a manqué beaucoup d’occasions tandis qu’ils n’en ont eu que deux mais ils les ont transformées. Face à La Gantoise, on méritait de gagner : leur gardien a été le meilleur homme sur le terrain. On est bien organisé mais on ne souligne pas suffisamment notre pressing haut. Notre style de jeu me rappelle un peu celui qu’on pratiquait au Cercle avec Glen De Boeck. Pour moi, c’est en tout cas bien plus agréable qu’au cours des premiers mois avec Leekens. À l’époque, tout le monde touchait le ballon mais on ne se créait pratiquement pas d’occasion. J’étais plus médian qu’attaquant.

Dimanche, tu retrouveras tes anciens équipiers Bjorn Engels et Stefano Denswil. Tu te rappelles quel est le genou le plus fragile d’Engels ?

(il grimace) Il y a aussi son épaule et sa hanche ! Il faut pouvoir rigoler sur un terrain, ce qui n’empêche pas qu’on se tacle lors de la phase suivante. C’est le football. Un match face au Club Bruges reste quelque chose de spécial car j’y connais encore beaucoup de joueurs. C’est vrai que, la saison dernière, j’ai eu un pincement de coeur quand j’ai vu les images de la fête brugeoise. J’aurais tellement voulu être là… Mais j’étais content pour eux. Je ne regrette pas d’être parti et j’ai quitté sur une bonne note car ma dernière saison là-bas avait été très bonne : on était allés loin en Coupe d’Europe, on avait remporté la Coupe et on avait lutté pour le titre jusqu’au bout. Rien ne me garantissait que la saison suivante serait aussi bonne. Je suis très content d’avoir vécu tout ça. La seule chose qui me manque, c’est une participation à un EURO ou à une Coupe du monde. Et je ne crois pas que ça puisse encore arriver (il rit).

Par Matthias Stockmans

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