Marc Degryse

Dans la tête de Michel Preud’homme…

Bruges – Malines, ça n’avait vraiment rien d’une affiche. Non, sur le papier, c’était un match banal. Et la victoire n’a pas été très compliquée à construire pour le Club. Mais pour moi, ce match n’a pas été si banal que ça parce qu’il a permis de lire dans la tête de Michel Preud’homme…

Il y avait du danger pour le Club. Il venait d’enchaîner trois défaites, le doute était là. Et donc, en face, on avait ce Malines qui a quand même été la bête noire de Bruges la saison dernière. Donc, on aurait pu s’attendre à ce que Preud’homme lance sa meilleure équipe possible. Que se serait-il passé en cas de nouvelle contre-performance ? C’était scabreux. Au lieu de ça, il a fait jouer une équipe B en prévision du match retour contre le Panathinaikos. Cela veut dire deux choses.

Un. Bruges s’est imposé sans forcer avec cette deuxième équipe et ça a permis de voir des jeunes sous leur meilleur jour. Et ça, c’est prometteur. Dans des conditions pareilles, il fallait quand même oser se fier à une attaque hyper jeune avec Boli Bolingoli, Tuur Dierckx, Obbi Oulare et Abdoulay Diaby. Qu’aurait-on dit si ça avait mal tourné ? Cette jeunesse m’a plu, et si je dois retenir un joueur, c’est Diaby. Allez, je me lance… il me fait penser à Carlos Bacca ! Il bouge beaucoup, il est rapide, il sait marquer des buts. Je le vois comme un des phares de cette saison, il y a des défenseurs qui ne vont pas rigoler avec lui dans les pattes.

Allez, je me lance… Diaby me fait penser à Bacca !

Deux. On a l’illustration, par ce match, que Michel Preud’homme fait des choix clairs. La saison dernière, ça a été difficile pour lui de gérer la succession de matches sur trois fronts. Ici, contre Malines, il a clairement donné le signal que le match contre le Pana avait sa priorité absolue. Il a laissé souffler des joueurs dont il pense qu’ils pourront faire la différence, par exemple Victor Vazquez, Brandon Mechele, Tom De Sutter et Abdoulay Diaby qui ne sont entrés qu’en cours de match.

Evidemment que le retour contre les Grecs est d’une importance capitale. Le Club va essayer de jouer la Ligue des Champions en sachant que pour y aller, il faut se défaire du Pana puis encore compter sur un tirage favorable aux barrages. Mais il faut de toute façon passer ce tour pour aller au moins en Europa League. Le scénario inverse serait une catastrophe. Preud’homme le sait, évidemment, et c’est pour ça qu’on l’a vu aussi énervé après le match aller. Je ne l’avais jamais vu aussi frustré. Il a reproché à ses joueurs d’avoir manqué de grinta, et comment pourrait-on lui donner tort après une défaite dans un match où ils ont mené et joué à onze contre dix ?

Le raisonnement de Slavo Muslin au Standard est comparable à celui de Preud’homme. Lui aussi, il a fait souffler des joueurs importants en vue du retour contre Zeljeznicar. Il a retiré Ivan Santini et Anthony Knockaert avant la fin contre Zulte Waregem. C’est surtout le remplacement de Knockaert qui m’interpelle. C’est un des hommes forts au Standard depuis la reprise et j’ai l’impression qu’il a un gros ego, c’est le genre de gars qu’il faut rendre important dans une équipe. Comment Muslin lui a-t-il justifié son remplacement ? Voulait-il l’épargner ? Le protéger ? Le piquer ? Je suis curieux de voir, dans le temps, l’évolution de la relation entre les deux hommes.

RECUEILLI PAR PIERRE DANVOYE

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire