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D’Onofrio : « Je ne suis pas un magicien »

Luciano D’Onofrio, l’homme qui a conduit le Standard vers le titre de champion de Belgique il y a dix ans, a relevé un nouveau défi : à l’Antwerp. Son objectif : en faire un grand club.

Luciano D’Onofrio à propos…

…du projet anversois :  » Il remonte au mois de mai. Paul Gheysens m’a contacté. Il voulait me parler de football et plus précisément de l’Antwerp. Nous nous sommes vus deux ou trois fois, nous avons exposé nos idées et nous nous sommes donné le temps de la réflexion. Puis, nous sommes arrivés à un accord. Il veut tout reconstruire et faire de l’Antwerp un grand club. Je suis chargé de réaliser le projet. Cela ne doit pas se faire du jour au lendemain, je compte me donner trois à cinq ans pour réussir. Le stade est en phase de rénovation. Bientôt, nous nous attaquerons au centre d’entraînement, qui doit être digne d’un club de ce standing. L’école des jeunes doit également être restructurée. »

…du choix de Laszlo Bölöni : « Je voulais un homme d’expérience, que je connaissais personnellement, car je prévoyais les difficultés que nous allions rencontrer. Je voulais aussi quelqu’un qui ne se laisse pas influencer, afin d’éviter les problèmes. Quelles influences ? Il y a les journalistes, les figures connues… Des gens dont vous êtes enclins à penser : hmmm, ils ont peut-être raison, après tout. J’avais déjà vu comment Bölöni travaillait au Sporting Lisbonne, et au Standard. J’ai besoin d’un bon entraîneur et d’un bon staff. Et de bons propriétaires, aussi. Des gens qui ont envie d’investir et qui sont passionnés. Je ne suis pas un magicien. À chacun son domaine. Gheysens l’a très bien compris. »

…du décès de son frère Dominique : « J’avais un lien très spécial avec Dominique. Nous étions très proches. J’ai traversé une période très difficile, et j’ai effectivement pris mes distances pendant un moment. J’ai eu besoin de temps pour digérer cette perte et reprendre goût à un nouveau défi. J’ai aussi eu besoin de temps pour délaisser le Standard et chercher une nouvelle équipe. »

…des parallèles entre le Standard et l’Antwerp :  » Ils sont nombreux. Le stade de Sclessin s’apprêtait à accueillir l’EURO 2000, mais n’était pas encore terminé. Quant au centre d’entraînement : j’ai découvert un complexe dans un état lamentable. Les terrains étaient en piteux état, les vestiaires étaient dans un état de délabrement avancé. Aujourd’hui, tout le monde a l’impression que nous sommes allés très vite, mais il a fallu deux ans avant que le club ne soit stabilisé. Le Standard avait 6.800 abonnés, à l’époque. Pour les grands matches, contre Anderlecht ou Bruges, 12.000 ou 13.000 spectateurs se déplaçaient. Les deux premières années, nous avons souffert. Ce n’est que la troisième année que nous sommes parvenus à mettre le budget en équilibre. Après, nous avons pu construire quelque chose de bien. Puis, le centre de formation a vu le jour. Et nous avons obtenu les résultats sportifs que vous connaissez : deux titres et presque un troisième, lorsque nous sommes tombés sur un Racing Genk supérieur. À l’époque, nous étions un club de pointe du niveau d’Anderlecht. Financièrement, nous étions même peut-être celui qui se portait le mieux en Belgique. Lorsque nous avons vendu le club à Monsieur Duchâtelet en 2011, il y avait en moyenne 28.000 spectateurs, dont 25.000 abonnés. Nous allons essayer d’en faire de même à l’Antwerp. »

Par Peter t’Kint

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