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CONFIRMÉ : LES MATCHES ENTRE GAND ET BRUGES SONT TOUS POURRIS

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Plus les années passent et plus on va loin dans l’escalade. Aujourd’hui, c’est une tradition, comme un fait obligé : dès que Gand et Bruges s’affrontent, on dépasse les limites. Et l’arbitre est presque systématiquement remis en cause. Je commence par un mot sur celui de dimanche, Bart Vertenten. Il a été excellent ! Il n’a commis qu’une erreur, quand il a laissé Benoît Poulain continuer le match alors qu’il aurait dû le renvoyer au vestiaire pour une faute très dure sur Brecht Dejaegere, et chapeau de n’en commettre qu’une dans un match où tout le monde était aussi nerveux. Mais bon, il n’a pas encore été assez brillant, apparemment, puisque Michel Preud’homme et Hein Vanhaezebrouck l’ont démoli…

Dès les premières minutes, on a senti cette nervosité. Certains duels étaient à la limite, les nerfs étaient tendus à fond sur la pelouse et sur les bancs. C’est pénible de voir déjà un spectacle pareil dans le premier grand rendez-vous des play-offs. Pendant 95 minutes, ça n’a été que frustration et irritation. On a vite compris aussi que Gand était prêt à renier ses principes, parce qu’une victoire était le seul résultat acceptable pour conserver l’un ou l’autre espoir de terminer haut. Le foot soigné, ce n’était pas pour dimanche. On a vu une équipe atypique, ça m’a fait penser au match à Wembley contre Tottenham. Là-bas aussi, la manière n’était pas du tout prioritaire. Et ça avait déjà fonctionné.

Une fois à 10, Gand a même offert une résistance héroïque à un Bruges qui appuyait de plus en plus fort pour égaliser. J’ai vu l’un ou l’autre éclair de Moses Simon mais, du côté de Gand, c’est à peu près tout ce que je retiendrai de positif de ce match. Vanhaezebrouck nous a quand même habitués à autre chose ! En tout cas, on constate en observant une bagarre pareille, en voyant une telle débauche d’énergie, que le titre est toujours dans les têtes là-bas. Il y aura un nouveau tournant le week-end prochain. S’ils perdent à Anderlecht, ils pourraient être largués définitivement. Mais s’ils reviennent avec quelque chose, pourquoi pas ?

Michel Preud’homme a été lui aussi obligé de renier ses principes. À partir du moment où il était privé de ses joueurs les plus rapides et créatifs, il devait miser sur autre chose. Il a organisé un collectif très physique. Ce n’était pas plus beau à voir que le jeu de Gand. Mais ça aurait pu être efficace. Au bout du compte, Bruges perd ce match de sa propre faute, parce que les grosses occasions de but étaient là. Maintenant, on peut commencer à se demander si toutes les absences ne vont pas empêcher Bruges d’être à nouveau champion. Lior Refaelov, José Izquierdo, AbdoulayDiaby, Anthony Limbombe, maintenant peut-être Wesley et Jelle Vossen en plus : c’est énorme, surtout qu’on parle ici de joueurs qui peuvent toujours être décisifs.

Dimanche, on a eu deux illustrations évidentes des problèmes de sélection de Preud’homme. Quand Wesley sort sur blessure, il fait entrer Vossen alors que Vossen n’était pas censé être efficace dans le système mis en place pour ce match. Puis, quand il lance Bjorn Engels en pointe, ça veut vraiment dire qu’il manque beaucoup de monde.

PIERRE DANVOYE

Bart Vertenten a été brillant dans ce match hyper compliqué à siffler. Mais pas encore assez, apparemment pour les 2 coachs…

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