Club à vendre et stade à louer

La nomination est acquise, le travail commence. En 2020, Bruxelles peut organiser trois matches de poule et un huitième de finale du projet prestigieux que Michel Platini a en tête : un EURO réparti dans toute l’Europe. Soit pas mal de voyages et de démarches administratives pour fêter les 60 ans de l’EURO. Il y a même de fortes chances pour que le match d’ouverture du tournoi se joue dans le nouveau stade national mais la décision ne sera prise qu’en 2016.

Mais donc, le dur labeur commence. Il s’agit de concrétiser le projet du parking C. Il y aura encore de rudes échanges verbaux. Hier, une réunion se tenait à la fédération, afin d’éplucher tout le dossier car, cela peut paraître bizarre mais jusque-là, la plupart des dirigeants avaient surtout entendu parler du dossier financement…

Le ring risque d’être encombré, avec quelque 75 événements par an. Quelques matches des Diables Rouges, tous les matches à domicile d’Anderlecht et une trentaine d’autres événements, du type méga-concerts.

La location « conforme au marché » que devra payer Anderlecht est également un enjeu de la réunion. Le premier chiffre, non confirmé, que nous avons entendu la semaine dernière s’élevait à 5 millions. Durant une saison moyenne, soit avec la phase par poules des Coupes d’Europe et quelques matches de coupe, ça fait une trentaine de matches, soit 167.000 euros par joute. A un tarif moyen de 40 euros le billet, la location, qui n’est évidemment pas le seul coût d’un match, est couverte avec 4.200 billets. La Fédération, qui peut facilement remplir un stade de 50.000 places dans la conjoncture actuelle, payerait davantage, environ 8 millions par an. Cela paraît correct : une fédé ne doit pas payer les salaires des joueurs. Reste à voir si ça satisfait tout le monde.

En d’autres termes, il faudra vraiment une bonne communication pour convaincre les adversaires au projet, qui y voient un cadeau à Anderlecht. Peut-être Marc Coucke, nouveau membre du Comité Exécutif, peut-il dispenser quelques conseils et tweets. Il réussit là où échouent Bart Verhaeghe et Roland Duchâtelet: rendre ses initiatives en football sympathiques. Par ailleurs, il suit la ligne politique fustigée le week-end dernier par Francky Dury, qui visait le cannibalisme d’Anderlecht. Ostende fait un peu la même chose. Grâce aux sous du président et à des salaires un peu plus élevés, le club s’est détaché du G11 pour rejoindre le subtop. Les lois du libre marché. Ce n’est pas différent de la politique de Duchâtelet ou de Verhaeghe mais ça passe beaucoup mieux.

Quid de Mouscron ? Il est contrôlé par Lille et donc par… Ostende-Coucke

Président d’Ostende, sponsor panneau du Club Bruges avec Etixx, une marque d’alimentation sportive, membre du Comité Exécutif de l’URBSFA, sponsor maillot de Nantes et maintenant propriétaire de 5% des actions de Lille, dont il est également sponsor maillot. En peu de temps, Coucke a laissé une profonde empreinte sur le football. Question : quelle stratégie poursuit-il ? A-t-il vraiment « trop peu de temps et de moyens » pour reprendre complètement Lille, comme il le prétendait en mai ? Le président lillois, Michel Seydoux, cherche tranquillement un repreneur depuis un an ou deux. Ou Coucke rassemble-t-il en silence amis et moyens ? Car avec Ostende, il ne gagne que de la sympathie, pas d’argent. Duchâtelet, qui a commencé par Saint-Trond, l’a vite compris, de même que Verhaeghe, qui visait Malines lors de son entrée en football. Seuls les grands clubs offrent du rendement. Lille, un grand club français, c’est une autre paire de manches.

Voilà un nouveau problème pour la Pro League : quid de Mouscron ? Il est contrôlé par Lille et donc par… Ostende-Coucke. N’y a-t-il pas là conflit d’intérêt ? Lille va-t-il continuer à mettre ses joueurs à la disposition de Mouscron ou Ostende va-t-il devenir un partenaire privilégié ? Bref, ne soyez pas surpris si, bientôt, il y a un panneau « Club à vendre » au Canonnier.

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