© Belga

Cinq questions qu’on n’osait pas poser à Glen De Boeck

« J’aurais dû rester au Cercle. Au Beerschot, je me suis laissé séduire par le plan mégalomane de certaines personnes. »

1 Vous êtes sans emploi depuis votre renvoi de Waasland-Beveren en octobre dernier. Nous avons lu que vous aviez refusé une offre du club saoudien d’Al-Raed. Avez-vous gagné tant d’argent dans votre carrière que vous puissiez vous permettre de ne pas accepter un emploi ?

Je suis dans le milieu depuis 23 ans, je n’ai pas mal gagné ma vie et j’ai toujours été économe. L’argent n’a jamais constitué ma première motivation. J’ai eu l’impression que tout devait aller trop vite dans mes négociations avec Al-Raed. D’un autre côté, je ne peux pas le nier : je suis peut-être encore trop jeune pour aller travailler au Moyen-Orient. A 43 ans, je préfère la Belgique ou les pays voisins.

2 Pour trouver un club en Belgique, ne devriez-vous pas vous faire représenter par Mogi Bayat ou Dejan Veljkovic ?

Je comprends votre suggestion puisque ces deux agents représentent 70 % des entraîneurs actuellement en poste en Belgique. Je n’ai pas de mauvais contacts avec Veljkovic mais je suis toujours parti du principe qu’un entraîneur, contrairement à un joueur, ne doit pas se lier à un manager. C’est peut-être un sujet de réflexion. L’avenir nous dira si c’est un must ou pas.

3 Depuis vos bons débuts au Cercle Bruges, votre carrière est plutôt capricieuse. N’auriez-vous pas pu faire mieux ?

J’aurais dû rester au Cercle, un club que j’ai amené à un niveau stable, avec Frans Schotte et Yvan Vandamme. En l’espace de trois ans, nous avons accompli un fameux pas en avant. Je me suis laissé séduire par le plan mégalomane de certaines personnes à Anvers. Ce fut une mauvaise décision. Le Cercle a été très fâché sur moi, à juste titre, et le projet du Beerschot n’était pas ce qu’on m’avait présenté. Tout a donc dérapé. Aurais-je pu faire mieux à Venlo ? Je ne le pense pas. J’aurais sans doute dû avoir un peu plus de patience mais le temps m’a donné raison. Enfin, j’ai fait du très bon boulot à Waasland-Beveren mais un moment donné, nous n’avons plus été sur la même longueur d’ondes et nous avons donc décidé de mettre fin à notre collaboration, ce que je continue à regretter.

4 Puisque vous avez des loisirs, vous avez certainement lu le dernier livre d’Hilde Van Malderen. Vous reconnaissez-vous dans le monde du football, dirigé par la testostérone, qu’elle décrit ?

J’ai en effet lu le livre. Je connais très bien Hilde et je pense que quand on regarde notre société, on ne peut que constater qu’elle est dirigée par beaucoup de testostérone.

5 Michel D’Hooghe veut accorder plus de temps aux médecins des clubs quand ils soupçonnent qu’un joueur est victime d’une commotion cérébrale. Il est de plus en plus manifeste que beaucoup de footballeurs souffrent de séquelles de traumatismes crâniens. Que pensez-vous des nombreux chocs à la tête que vous avez subis, comme défenseur ?

Je souffre d’arthrose aux vertèbres cervicales, surtout pour avoir dégagé de la tête des ballons du gardien adverse. J’ai eu six fractures du nez et je souffre de sinusite chronique. Donc, je pense que Michel D’Hooghe marque un point. Mais je trouve aussi difficile de couler sa suggestion dans un règlement. Je crains que les gardiens n’en fassent mauvais usage pour gagner du temps en fin de match. C’est à l’arbitre qu’il revient in fine de jauger la gravité de la situation.

Christian Vandenabeele

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire