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Charleroi, capitale footballistique du Hainaut

Thomas Bricmont

Le gentil Charleroi d’aujourd’hui peut-il devenir un grand méchant dans les années à venir ? Mehdi Bayat en est convaincu.

Le gentil Charleroi d’aujourd’hui peut-il devenir un grand méchant dans les années à venir ? Mehdi Bayat en est convaincu et assure que « les gens respecteront davantage un club qui s’est construit pas à pas qu’un nouveau riche. Charleroi n’est pas un club en surrégime. Contrairement à Ostende qui est arrivé grâce à Marc Coucke, avec des moyens surdimensionnés qui ne correspondent pas à son potentiel propre. Notre base est par contre extrêmement forte car on l’a consolidée de zéro. »

Mais les chiffres sont implacables : Charleroi ne compte que 6.500 abonnés pour un stade de 14.500 places dont 12.500 sont réservées aux Carolos. C’est beaucoup moins que les 10.000 de Malines et trois fois moins qu’au Standard (20.000). Bayat : « Charleroi est avec Anvers, le club qui a le plus gros potentiel de spectateurs à aller chercher. Pourquoi ? Il y a douze clubs en Flandre, un club à Bruxelles, et trois clubs en Wallonie.

Charleroi est, de facto, la capitale du Hainaut. Il n’y a plus de club à Mons, pas vraiment de club à La Louvière même s’il existe un nouveau projet qui prend forme, ce qui veut dire que si nous arrivons à pérenniser les résultats sur quelques années, on va avoir un potentiel d’un million d’habitants. Qui a ça en Belgique ? Personne. »

Pour convaincre sa base, le club va notamment mettre en place un partenariat avec les écoles du grand Charleroi afin d’aller chercher « ses jeunes » et les inviter dans un espace qui leur sera réservé. Mais même s’il existe désormais des plans d’un relifting complet du stade du pays de Charleroi (dont le concours a été remporté par le cabinet d’architecture français, Ferret »), Mehdi Bayat reconnaît que « Si Charleroi veut un jour être un grand club en Belgique, le Mambourg ne lui suffira plus. »

Dans dix ans, le club rêve de tabler sur une moyenne de 20.000 personnes. Et personne parmi le noyau dur ne doute un seul instant d’y arriver. « On ne décroche jamais. On est de grands malades », sourit Walter Chardon. « En vacances, j’étais sous l’eau avec un tuba et des palmes, je continuais à penser au Sporting. Mais c’est une excitation positive. »

Mais quid si Mehdi Bayat s’en va en 2020 pour succéder à Herman Van Holsbeeck, qui a à nouveau fait un appel du pied dans nos colonnes la semaine dernière ? « On ne choisit pas sa famille mais on choisit sa femme et ses amis. Moi, j’ai choisi Charleroi, personne ne m’a forcé. Je suis actionnaire du pays de Charleroi. Je ne suis pas quelqu’un qui peut simplement rendre les clefs et s’en aller. Et d’ailleurs, pourquoi je le ferais ? Je suis en train de marquer l’histoire de mon club. »

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