Marc Degryse

Ce Standard est une honte

Pour Marc Degryse, le chroniqueur de Sport/Foot Magazine, le Standard doit cesser d’être un hall de gare, choisir un noyau et travailler enfin sur le long terme avec ces joueurs.

C’est confirmé, un peu plus de semaine en semaine. La flamme dans le noyau du Standard est complètement éteinte. Il y a pas mal de temps qu’il n’est plus du tout question de drive et de passion dans ce club. Rater les play-offs deux fois de suite, c’est une honte. Faire un non-match pareil à Mouscron, c’est une honte. On parle ici de Mouscron… Une équipe qui n’en touche plus une depuis longtemps et à laquelle je ne donne aucune chance de s’en sortir in extremis, tout simplement parce qu’elle va jouer son tout dernier match, sa vie, en déplacement. Et Mouscron en déplacement, c’est un bilan catastrophique : 7 points sur 42 !

J’en reviens au Standard… Et maintenant, on fait quoi ? Après la prestation incompréhensible et inacceptable du week-end dernier, quelles sont les solutions ? J’en vois une : la haute direction doit choisir un cap, un seul, et pour moi, c’est le cap Olivier Renard. Il faut lui donner les clés, lui permettre de suivre la ligne qu’il a choisie, en seul décideur sportif. Et il assumera si ça se passe mal. Il faut que le Standard cesse définitivement d’être un hall de gare, il faut choisir un noyau et travailler sur le long terme avec ces joueurs. Là-bas, on a pris la sale habitude de juger les gens après six mois, qu’il s’agisse des joueurs ou des entraîneurs. Olivier Renard croit toujours en Aleksandar Jankovic ? OK alors, il reste en place, et lui aussi, il devra assumer si ça ne se passe pas bien. Un staff, un groupe de joueurs, des choses solides, pas des hommes qu’on vire dès le premier bilan : le Standard a d’urgence besoin de tout ça.

Un staff, un groupe de joueurs, des choses solides, pas des hommes qu’on vire dès le premier bilan : le Standard a d’urgence besoin de tout ça.

Heureusement qu’on a vu d’autres choses ce week-end ! On va avoir une dernière journée de tous les diables grâce à trois larrons qui n’ont pas tous assumé leurs responsabilités dans l’avant-dernier rendez-vous de la phase régulière. Je veux évidemment parler de Charleroi. Pourquoi il n’a pas su battre Courtrai à domicile ? On peut résumer par un seul mot : pression. C’est beau d’avoir marqué encore une fois dans les dernières secondes, mais Charleroi devait faire le boulot plus tôt et il serait alors déjà qualifié pour les play-offs. Si ça se passe mal le week-end prochain à Lokeren et si cette équipe ne va finalement pas en play-offs, le fantôme de Courtrai va rôder longtemps là-bas.

À l’opposé de l’état d’esprit du Standard et de Charleroi, il y a Malines. Il faut se souvenir du tout premier match de la saison, à domicile : 0-2 contre Bruges et on avait vu un Malines inhibé. Un contraste total avec l’équipe et le public qu’on a vu ce week-end contre Anderlecht. On y va gaiement, on croit que rien n’est impossible. Même si, en face, c’est un grand du championnat. Et ce stade revit comme à sa plus belle époque.

Pour l’épilogue, Malines va à Gand avec des arguments, des bonnes raisons d’y croire. Déjà, un point sera suffisant. Ensuite, les joueurs de Gand ont forcément aussi la tête à leur double affrontement avec Genk en Europa League. Et puis, Malines n’a aucune obligation. Là-bas, une qualification pour les play-offs ne serait que du bonus, une immense bonne surprise. Alors que pour Gand, une non-participation aux PO serait une catastrophe. On peut donc imaginer que les deux équipes monteront sur le terrain avec un état d’esprit différent. La pression sera clairement du côté gantois. Ce sera un match à voir.

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