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Carrasco, le déséquilibriste

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Diego Simeone n’est pas seulement revenu à Madrid pour gagner des titres. Il est venu pour la Ligue des Champions. Celle que l’Atlético attend depuis toujours. Et pour conquérir l’Europe, il a fait venir Yannick Carrasco. Façonné à toute vitesse par le football d’El Cholo, le Diable est prêt à réussir là où Courtois et Alderweireld ont échoué.

L’histoire de Carrasco à l’Atlético Madrid commence par un match en tribunes. Parce que Diego Simeone n’a pas peur de mettre des millions dans les gradins. C’est donc loin de la pelouse que Yannick assiste au premier match de championnat, face à Las Palmas. Le Belge a pourtant moins souffert que les autres recrues lors de la gargantuesque préparation physique imposée par El Profe Ortega. Tandis que Luciano Vietto vomissait en explorant des frontières pulmonaires encore inconnues, Carrasco serrait les dents.

 » Je pense qu’il a surtout dû s’adapter aux exigences tactiques, comme le pressing ou le positionnement « , explique Luis Rodriguez del Teso, prospecteur de talents pour les Colchoneros dans nos contrées. Yannick confirme :  » Défendre tactiquement, bloquer les lignes, ce sont les choses les plus difficiles. Mais je vais apprendre avec le temps.  » Simeone annonce la couleur dès le premier entraînement. Présenté à la presse madrilène, le Diable ne cache pas sa préférence pour le couloir gauche :  » C’est mon poste naturel.  » Mais sur le terrain d’entraînement, El Cholo le place à droite. Le temps d’apprendre.  » Il y avait des choses à corriger tactiquement « , explique l’Argentin.

Installé à quelques pas du centre d’entraînement des Colchoneros, loin des tentations du centre-ville, Yannick ne pense qu’au football. Et il apprend vite. Les minutes s’accumulent, et le mois d’octobre est déjà celui de Carrasco, élu joueur du mois par le public du Calderón. Le 4, déjà, le Diable monte à la mi-temps face au Real et traumatise Alvaro Arbeloa à chacune de ses prises de balle, jusqu’à provoquer l’égalisation de Vietto. Tout ça à partir du flanc gauche, évidemment. Premier but face à la Real Sociedad, avec les compliments d’un Simeone qui lui glisse un mot après la rencontre.

 » Il m’a dit qu’il espérait que ce serait le premier d’une longue série « , raconte Yannick. Première titularisation, ensuite, en Ligue des Champions contre Astana, avec 11,5 kilomètres parcourus sur l’ensemble du match, deuxième meilleure moyenne derrière Saúl Niguez ce jour-là. Avec les félicitations du Cholo :  » C’est un garçon qui grandit. Il nous donne des arguments pour continuer à recevoir toujours plus de minutes. Le travail paie, et lui travaille beaucoup. Il en récolte les fruits.  »

Par Guillaume Gautier, À Madrid

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