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Avec Weiler, plus de traitement de faveur

Thomas Bricmont

Deux mois après son engagement, le méconnu René Weiler a été officiellement présenté au public, dimanche dernier, lors du Fan Day du RSCA. Une chose est certaine, le Suisse n’a pas froid aux yeux

S’il y en a un qui ne se préoccupe pas de ce que pense le monde extérieur, c’est René Weiler. Le Suisse est celui qui doit remettre le Sporting sur le droit chemin. Il n’a pas hésité à trancher dans le vif : Federico Vico, Ibrahima Conte, Rafael Galhardo et Anthony Vanden Borre ont été écartés. Et il a osé dire ses quatre vérités à Kara Mbodj et à Stefano Okaka, deux joueurs qui avaient été transférés pour une jolie somme il y a un an. Weiler n’a pas froid aux yeux. Peu importe qu’il dilapide le capital: l’autorité de l’entraîneur ne se discute pas. Cela vaut même pour le manager général. Herman Van Holsbeeck est partie prenante dans l’engagement de Weiler. Il ne peut pas faire machine arrière.

Lorsqu’on analyse ce qui n’a pas fonctionné ces deux dernières années, on en arrive à une conclusion sans équivoque: sans un vestiaire uni, pas de résultats. Et, en matière d’unité dans le vestiaire, on était loin du compte la saison dernière.

« C’est pourquoi nous avons recherché un entraîneur qui fixe les limites à ne pas dépasser », explique Van Holsbeeck. « Certains l’ont déjà mesuré à leurs dépens. Je suis dans le métier depuis plus de 20 ans et je sais, par expérience, que beaucoup d’entraîneurs commencent avec de bonnes intentions. Mais, après quelques semaines, on s’aperçoit que les vedettes obtiennent malgré tout plus de privilèges que les autres. Avec Weiler, ce problème ne se posera pas. Il n’hésite pas à mettre le doigt là où cela fait mal, sans prendre des pincettes. Que l’on s’appelle Jorn Vancamp ou Kara Mbodj. Personne n’a droit à un traitement de faveur. En Allemagne, il existe une culture du travail. Il faut même freiner les joueurs à l’entraînement. Weiler veut introduire les méthodes allemandes. Ce n’est pas un hasard si l’Allemagne arrive loin dans chaque tournoi. En Belgique, il faut pousser les joueurs pour qu’ils travaillent plus dur, pour qu’ils cherchent à s’améliorer. »

Lorsqu’il a été engagé, Weiler avait été présenté comme un entraîneur qui aime travailler avec des diamants bruts. Deux mois plus tard, on doit dresser un tout autre constat Andy Kawaya, Nathan De Medina, Samuel Bastien, Dodi Lukebakio et Aaron Leya Iseka – des garçons qui ont grandi à Neerpede – ont été relégués dans le noyau B, prêtés à d’autres clubs ou sont sur le point d’être loués. Parmi les jeunes, il ne reste que Wout Faes, Mile Svilar et Jorn Vancamp. En interne, certains affirment déjà à voix basse que Neerpede pourra temporairement fermer ses portes. La vérité se situe, comme souvent, entre les deux. Weiler veut élaguer son noyau afin de le rendre plus compétitif et pouvoir atteindre son objectif à court terme: se qualifier pour le dernier tour préliminaire de la Ligue des Champions.

Pour l’instant, l’entraîneur de 42 ans estime que les joueurs en question ne sont pas prêts pour briguer une place de titulaire à Anderlecht. C’est la raison pour laquelle il les a renvoyés en U21, où ils devront faire leurs preuves avant de pouvoir postuler à nouveau à l’équipe fanion. Van Holsbeeck: « Certains jeunes ont directement tourné le bouton et se sont remis au travail. D’autres ont appelé leur agent pour lui demander de leur trouver un club à l’étranger. C’est un réflexe typiquement belge. Il est temps d’agir pour changer les mentalités et discuter avec leur entourage. Certains pensent qu’après deux bons matches, ils sont devenus incontournables en équipe Première. »

Par Thomas Bricmont

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