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Atouts et dangers du 4-4-2 carolo

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Privé de Neeskens Kebano en fin de mercato, Felice Mazzù a reconstruit son équipe en 4-4-2. Les profils offensifs sont sublimés, mais l’équilibre est fragile.

Le football selon Felice Mazzù, c’est d’abord une question d’organisation. Deux lignes de quatre en perte de balle, un style qui ne s’embarrasse pas de la possession du ballon et un don pour rendre aphones les talents offensifs les plus prolixes du camp d’en face.

Devant, Felice Mazzù a un principe simple, mais terriblement efficace : son système sera toujours construit pour sublimer son talent offensif majeur. Privé de Neeskens Kebano, son ciment offensif, au bout du mercato, l’architecte du Mambourg a donc dû repenser une nouvelle fois la construction.

Les retours de Perbet et de Pollet ont offert à Mazzù deux attaquants capables d’inscrire plus de dix buts en une saison de Pro League. Il ne fallait pas chercher beaucoup plus loin la nouvelle « valeur ajoutée » offensive des Zèbres. Après avoir tenté le « Perbet PUIS Pollet », Felice est rapidement passé au « Perbet ET Pollet ». L’histoire du 4-4-2 carolo pouvait commencer.

Complémentarité naturelle

Par leurs profils naturels, les deux buteurs carolos sèment déjà le doute au sein de la défense adverse. Avec une question : faut-il défendre haut ou défendre bas ? Loin du but, l’arrière-garde s’expose aux longs raids d’un David Pollet qui se régale dans la profondeur. La présence des pieds d’Enes Saglik dans le duo de l’entrejeu lui permet d’avoir une réponse précise à ses appels incessants.

Pour gêner Pollet, il faut défendre bas. Mais le problème, c’est que laisser le ballon traîner aux alentours des seize mètres est la meilleure façon d’éveiller l’instinct de prédateur de Jérémy Perbet. Avant même d’être travaillé, le système bénéficie donc d’une complémentarité naturelle. Même sans automatismes, Perbet et Pollet représentent une menace par la diversité de leurs profils.

Courir après le 6

L’exigence du 4-4-2 se situe évidemment ailleurs. Dans un football où le milieu de terrain en triangle s’est généralisé, il faut pouvoir gérer l’infériorité numérique dans l’entrejeu. Par le style des profils alignés, c’est sans doute le système le plus offensif jamais présenté par Felice Mazzù à Charleroi. La quête d’équilibre est donc capitale. Et périlleuse.

Déjà face à Zulte Waregem, Mazzù avait dû recadrer ses deux pointes à la pause. Toujours appliqué durant le premier quart d’heure, leur travail défensif s’étiole au fil des minutes. Une mésaventure qui s’est répétée à Courtrai, malgré l’insistance du coach carolo aux entraînements sur cet aspect indispensable du 4-4-2 tout au long de la trêve internationale.

« Ce système demande beaucoup de courses, mais la consigne est simple : l’un des deux attaquants doit faire le travail pour revenir sur le 6 adverse » explique Christophe Diandy. Le problème, quand deux joueurs ont la même mission et qu’ils doivent l’accomplir à tour de rôle, c’est que chacun veut laisser faire l’autre pour s’infliger une course de moins. Faudrait-il alors imposer le travail à l’un des deux attaquants ? Ce serait le signe d’une hiérarchie au sein du duo. Exercice périlleux à un poste qui fonctionne beaucoup à l’ego.

Par Guillaume Gautier

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