© BELGA

Aoulad: « Vanden Borre est un exemple ! »

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Catalogué bad boy du foot belge, Mohamed Aoulad vaut plus que cela et est de retour au premier plan à Westerlo. Sport/Foot Magazine lui a posé les questions qui dérangent.

Quand on a des origines marocaines comme toi, comment on ressent la décision du Maroc de ne pas organiser la Coupe d’Afrique des Nations ? Et l’exclusion de l’équipe marocaine ?

Le Maroc a pris la meilleure décision. Par rapport à la santé du peuple marocain, que représente le football ? Il doit y avoir des priorités. La santé d’abord. On ne doit pas laisser le virus ebola toucher une population, n’importe où dans le monde. Quand on sait qu’il y a des risques, il faut couper net, c’est ce que le Maroc a fait en renonçant à l’organisation de la CAN. Pour moi, il ne faudrait même pas la jouer en 2015. J’espère que tout va bien se passer en Guinée Equatoriale qui a repris l’organisation, mais si une seule personne est atteinte, on en reparlera.

Chadli a choisi les Diables Rouges plutôt que l’équipe du Maroc, Carcela a fait l’inverse. On peut dire avec le recul que Chadli a vu clair et que Carcela avait du brouillard devant les yeux ?

Il ne faut pas se voiler la face : s’il faut faire un choix sportif, celui de la Belgique est plus logique. Chadli vient de jouer une Coupe du Monde ! A côté de ça, Carcela est un grand garçon, il sait ce qu’il fait. Le Maroc lui fait chaud au coeur, alors il a choisi ce pays, ça doit se respecter.

Tu avais mis 4 buts après 8 matches, tu en es toujours à 4 buts après 15 matches. Tu ne sais plus comment on fait pour marquer ?

Oh, il faut relativiser tout ça… J’ai raté 3 matches à cause de blessures, donc on ne doit plus parler de 7 matches sans marquer, mais seulement de 4… Bon, c’est vrai que ça tourne moins bien qu’en tout début de saison, mais il y a des explications qui tiennent la route. Avant tout, je n’ai pas eu une vraie préparation parce que les choses ont traîné entre Westerlo et Saint-Trond, ça a longtemps bloqué mon transfert. Je le paie sans doute aujourd’hui. La fraîcheur fait un peu défaut. Mais la confiance est toujours là, je sais toujours ce que je dois faire et ne pas faire pour mettre des buts. Je suis encore capable de marquer, ce que j’ai fait en début de championnat n’était pas un hasard, non !

Après plusieurs semaines dans le Top 6, Westerlo redescend progressivement dans le classement. Vous êtes aujourd’hui enfin à votre vraie place ?

Le plus important pour un club qui vient de monter, c’est le maintien. On ne doit pas rêver de la Ligue des Champions. On a été longtemps dans le Top 6, c’est qu’on le méritait. On est aujourd’hui à la huitième place, c’est qu’on le mérite. Et si dans un mois, on est dans les trois premiers, c’est qu’on le méritera ! Je vois en tout cas que Westerlo est une équipe bien équilibrée. Elle prend parfois des raclées, comme le 4-0 et le 5-0 qu’on vient d’encaisser à Ostende et à Bruges, mais une bonne équipe quand même. Simplement, parfois on est bien dans la tête mais on n’est pas bien dans les pieds…

Comme Vanden Borre, tu as été formé à Anderlecht, tu as fait quelques conneries puis tu as un peu disparu de la circulation. Il a fini par y retourner. Pour toi qui rêves de porter un jour le maillot de l’équipe Première d’Anderlecht, il est l’exemple à suivre ?

Le gars, ce qu’il fait, c’est formidable. On a parfois une mauvaise image de lui, mais quel exemple il donne à tout le monde ! Il a été complètement dans le trou, maintenant il est Diable Rouge, il vient d’aller à la Coupe du Monde. Si je dois m’inspirer de quelqu’un pour espérer aller très haut, je regarde plus des gars qui jouent à l’attaque, mais Vanden Borre peut être un exemple pour n’importe quel footballeur.

Par Pierre Danvoye

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire