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Anderlecht bouffé par le stress, c’est anormal

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Le bon coup du week-end dernier, c’est le coup d’audace de Michel Preud’homme. Quand tu vas à Charleroi, tu sais que ce sera difficile. Mais au lieu de s’appuyer sur ses certitudes, Preud’homme a osé, il a innové, il a pris des risques. Ils ont payé. Lancer un gamin comme Ethan Horvath dans le but, il fallait avoir le cran de le faire. Parce que c’était une fois de plus un match de la dernière chance pour le Club. OK, Ludovic Butelle était dans le creux, mais pour Horvath, c’était très chaud. Au bout du compte, il s’en est très bien sorti, à part sur le but gag de David Pollet. Au back gauche, Preud’homme a aussi innové avec Ahmed Touba. Un gars qui a du potentiel, c’est sûr. Il peut jouer à plusieurs places, et d’ailleurs, Preud’homme lui a déjà donné une chance comme attaquant. Dorin Rotariu a aussi été confirmé. Il a de plus en plus des airs de bonne pioche. On a aussi assisté au retour de Björn Engels. Bref, c’était un Club rafraîchi avec, aussi, Claudemir qui avait pris la place de Timmy Simons. Quand Hans Vanaken retrouve son niveau et quand José Izquierdo se remet à empiler les buts, ça donne une équipe qu’on a envie d’aller voir !

Et donc, ce dimanche, ce sera le match du tout ou rien pour Bruges. Il n’y a qu’une seule option pour continuer à croire au titre : battre Anderlecht. Un point, ce ne serait pas la fin mathématique des ambitions mais ce serait insuffisant. Ce Club peut-il battre les Mauves ? Oui. Parce que l’Anderlecht actuel continue à souffler le chaud et le froid. Il a fait ce qu’il avait à faire contre Zulte Waregem, mais une fois de plus, ça a été assez laborieux. Ce n’est pas normal de miser sur l’une ou l’autre contre-attaque contre cet adversaire. René Weiler dit qu’il avait demandé à ses joueurs offensifs de mettre très vite la pression sur la défense de Zulte Waregem. On l’a très peu vu. Si je compare avec le match Ostende – Gand, je vois une grande différence. Là-bas, les Ostendais ont su étrangler les défenseurs de Gand, ils ont été capables de les pousser à la faute.

L’explication de Weiler est toute trouvée, il a ressorti ce qu’il avait dit après la défaite à domicile contre Charleroi : son équipe a été paralysée par le stress. Mais enfin… Ce n’est pas la bonne analyse. Si Anderlecht souffre de la pression à domicile contre Charleroi et Zulte Waregem, qu’est-ce que ça va être dimanche à Bruges ? Là, ça fait un peu peur. Il reste favori pour le titre mais ça part mal si les joueurs sont aussi fragiles dans les têtes. Le mental risque fort de faire la décision dans ce match. L’équipe la plus cool et la plus intelligente se donnera les meilleures chances. Bon, c’est clair que les Brugeois ne montrent pas non plus qu’ils sont irréprochables dans leur gestion psychologique des grands moments. Lors de l’ouverture des play-offs, à Gand, ils ont craqué. À Anderlecht, ils sont de nouveau passés à travers.

Ça risque d’être très chaud dimanche soir. Bruges aura l’avantage de démarrer dans la peau de l’outsider. Là-bas, ils n’ont plus grand-chose à perdre. Pour Anderlecht, le problème est différent. Imagine qu’ils perdent. Bruges revient alors à un point et il reste deux matches. Avec quel état d’esprit les Mauves se déplaceraient-ils à Charleroi quelques jours plus tard ? C’est alors seulement que Weiler évoquerait la pression, le stress et tout ce qu’on veut. Maintenant, il faut prier pour que tous les joueurs gardent le contrôle de leurs émotions. Le risque d’explosion sera permanent.

PIERRE DANVOYE

 » Si Anderlecht souffre de la pression à domicile contre Charleroi et Zulte Waregem, qu’est-ce que ça va être dimanche à Bruges ?  »

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