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 » À Anderlecht, ça manquait d’amour du maillot « 

Chancel Mbemba et Fabrice N’Sakala, les deux arrières congolais des Mauves sont en stage à Mons avec les Léopards. Ils tirent le bilan de la dernière saison.

 » Quand on veut être champion et qu’on ne termine que troisième, on a échoué « , dit sans détour Fabrice N’Sakala.  » Sur certains points tout au moins. Les phases arrêtées, notamment. C’est ça qui nous a coûté le titre. « 

Selon Herman Van Holsbeeck, ce sont les blessures encourues en Coupe d’Afrique qui expliquent qu’Anderlecht n’a pas fêté un quatrième titre d’affilée. Une affirmation qui vise clairement Chancel Mbemba.  » C’est une excuse bon marché « , estime ce dernier.  » Si la saison d’un grand club comme Anderlecht dépend d’un seul joueur, où allons-nous? Je râle d’avoir manqué autant de matches. En février, lorsque je suis rentré de la CAN, j’ai demandé à ne pas jouer le match suivant, contre Malines, mais l’entraîneur a refusé. Je me suis mis dans le rouge et je me suis blessé. Si Anderlecht m’avait accordé une semaine de repos, ça ne serait pas arrivé.

A un certain moment, on a eu l’impression que l’équipe manquait de solidarité.

N’Sakala: Au fil du temps, la dynamique de groupe a changé. Certains joueurs se sont vus attribuer davantage de responsabilités, les jeunes ont progressé dans la hiérarchie et cela a eu des conséquences sur les relations internes.

Mbemba: Il y avait suffisamment de leaders mais ce qui nous a manqué, ce sont des joueurs qui aiment le club plus que tout. Il n’y avait pas non plus suffisamment d’esprit de camaraderie. Quand on a des affinités avec un joueur, on se bat davantage pour lui.

Ça manquait de guerriers ?

N’Sakala: Oui, ça s’est surtout ressenti en fin de championnat. Les défenseurs étaient souvent envoyés au casse-pipe. Nous sortions pour tenter quelque chose mais personne ne prenait notre place. Le lendemain, c’est nous que la presse désignait du doigt alors que nous avions juste tenté de réparer les erreurs de quelqu’un d’autre. A la longue, nous n’osions plus rien entreprendre.

A Gand, il y avait moins d’égos. Est-ce grâce à cela que ce club a été champion?

Mbemba: Gand n’a pas volé son titre mais Depoitre, Milicevic et Gershon ne sont pas des extra-terrestres, hein. Ils ont juste prouvé qu’avec de la volonté et l’amour du maillot, on peut aller très loin. Quand il fallait durcir le jeu, ils ne retiraient pas le pied. Quand on croisait leur regard dans le tunnel, on sentait qu’ils étaient prêts à courir comme des fous pendant 90 minutes. C’était moins le cas chez nous.

Par Alain Eliasy

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