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5 questions qu’on n’osait pas poser à… Patrick Orlans

Le directeur général d’Ostende, qualifié pour sa première campagne européenne, parle du passé et de l’avenir.

1. Durant la fête suivant le match contre Genk, vous étiez un parfait maître de cérémonie, sur le podium, en pantalon vert, veste jaune et cravate rouge. Est-ce l’image que veut donner Ostende ?

En voyant le costume chez un sponsor, je n’ai pas pu résister. (Rires) Ostende, le seul club du Littoral, est unique. Il n’existe qu’un seul club comme ça, avec un président qui, comme le KVO, sait relativiser les choses. Nous sommes authentiques, nous ne posons jamais. On fera toujours la fête ici, en cas de défaite comme de victoire, sans que ça nous empêche d’être très professionnels. On réalise énormément d’affaires dans notre Beach Business Club. Nous accueillons de très grandes entreprises en plein développement, d’Ostende à Durbuy, qui peuvent accomplir leur prochaine étape ici. Nous sommes bien plus qu’un club de football. Je dirais : KV Ostende, más que un club. Malheureusement, on a déjà inventé l’expression pour une petite équipe de Barcelone (il rit).

2. Chaque participant à la phase par poules d’EL reçoit 2,6 millions d’euros mais les rentrées sont quasi inexistantes -quelque 100.000 euros – dans les tours préliminaires. D’où vient votre enthousiasme ?

Après la première finale de coupe de notre histoire, c’est une nouvelle primeur. Un beau cadeau pour nos supporters, joueurs et collaborateurs. Ça va booster le club à tous les niveaux, même si Luc Devroe a pour le moment le pire job : qui part, qui remplace qui ? Je suis confiant. Nous pouvons tout affronter. Nous avons réussi la saison parfaite, malgré cette défaite en coupe.

3. La saison à venir, le prix d’un abonnement dans le kop passe de 129 à 199 euros. C’est étrange car cette année, toutes les places n’étaient pas occupées. Pourquoi augmenter quand même le prix ?

Nous incluons les matches des PO1 dans l’abonnement. Si nous ne les disputons pas, les supporters recevront en échange 30 euros en bons de consommations. Le supporter paie moins de dix euros par match. C’est encore moins cher qu’une place de cinéma. Les businessmen, qui représentent la moitié de notre budget, paient le juste prix, ce qui permet au supporter moyen d’assister aux matches à un tarif réduit. Vendredi, dès l’ouverture des guichets, il y avait déjà des longues files. En incluant tous les matches dans l’abonnement, nous évitons aussi aux supporters de devoir faire la file et payer deux fois, voire trois, en cas de finale de coupe.

4. L’équipe commerciale a clôturé la saison avec sept millions de rentrées. Êtes-vous en train de reculer vos frontières ?

Le budget commercial vient encore d’augmenter de 20 %. Les 1.800 sièges VIP ont été complets pour un tiers des matches, avec un minimum à 1.200. En matière de business, nous sommes dans le G5 mais nous allons lancer de nouvelles initiatives, basées sur des cibles bien déterminées : le coin construction, le coin voyages, le coin horeca, le coin port. On peut s’adresser personnellement aux entreprises, pas à chaque supporter. Je constate qu’Ostende vit à notre rythme. En rue, des gens viennent me serrer la main mais ça ne veut pas encore dire qu’ils se rendent au stade. Nous avons joué devant une assistance moyenne de 7.900 personnes. Nous voulons maintenant remplir les 600 places restantes. C’est un chantier. Mais je reconnais que nous avions cru que ça irait plus vite.

5. Quand vous étiez directeur de l’Eendracht Alost, le club, promu, s’est qualifié d’emblée pour l’Europe, en 1995, mais en 2002, il a fait faillite et a été rétrogradé en D3. Est-ce impossible à Ostende ?

La situation n’est pas comparable. Alost n’avait pas de fondations. Le président-propriétaire du KVO, fou de son équipe, est son principal atout. Les moyens ne sont pas illimités mais nous pouvons essuyer un coup dur grâce à Marc Coucke. En plus, il a établi une structure. Il n’y a qu’un point commun entre Ostende et l’Alost de la saison 1994-1995 : cette année-là, Yves Vanderhaeghe avait aussi gagné un billet européen. Avec moi ! (Rires)

Chris Tetaert

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