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Wenger au bord du précipice…

« Wenger seul face à l’abysse », la nouvelle humiliation d’Arsenal mardi soir par le Bayern Munich (5-1) en huitième de finale de la Ligue des champions a encore un peu plus poussé Arsène Wenger vers la sortie, après bientôt 21 ans de règne.

Si le Guardian voit le technicien au bord du gouffre après cette septième élimination consécutive dès les huitièmes de finale de la C1, le quotidien n’est pas le seul, symbolisant l’ensemble de la presse anglaise.

« Cette institution, l’une des plus illustres équipes du monde, est morte et enterrée. Ici à l’Emirates Stadium, le coeur a fini par arrêter de battre. » Le Sun, avec son absence de retenue habituelle, a résumé la situation. Avant d’enfoncer le clou dans le cercueil d’une équipe qui n’arrive plus à rien, laminée 10 à 2 sur l’ensemble des deux confrontations avec le Bayern.

« Aucun ménage dans le vestiaire, (…) aucun cri ou hurlement ne peut sortir Arsène Wenger de ce trou », continue le tabloïd. « Oubliez le respect et la dignité, il en sera question quand il quittera enfin le club. Il détruit petit à petit Arsenal. »

Car sur le plan domestique, la situation n’est guère plus brillante que sur la scène européenne. Après trois défaites lors des quatre dernières journées, le club pointe à la cinquième place de la Premier League, trop loin du leader Chelsea pour espérer lutter pour le titre.

‘Fin de siècle’

Surtout, en étant éjecté du quatuor de tête, Arsenal est sorti pour l’instant des places qualificatives pour la Ligue des champions, lui qui vise une 19e participation consécutive à l’épreuve-reine.

Mais pour y faire quoi s’interrogent les supporters? Car le club reste coincé au stade des huitièmes, et est incapable de concurrencer les grands d’Europe, comme le montrent les éliminations récentes en huitièmes par Munich (trois fois en 2013, 2014 et 2017) et le Barça (deux fois en 2011 et 2016).

« La risée » (ou « Ridicule »), a également titré le Mirror.

« L’impression est bien plus qu’une défaite, l’impression est celle d’une *fin de siècle* », proclame de son côté le Times, en français dans le texte.

Avant même le match de mardi, des fans avaient organisé une marche de protestation. Sur les pancartes on pouvait lire « Pas de nouveau contrat », « Dehors Wenger » ou encore « Toutes les bonnes histoires ont une fin. Au revoir Arsène ». S’ils n’étaient qu’une trentaine avant le match, ils pourraient être bien plus nombreux après ce énième naufrage.

Pourtant, l’Alsacien (67 ans) semble dans sa bulle. « Je crois que le club va bien », a-t-il réagi après la déroute londonienne. « Mais en ce moment, nous traversons une très mauvaise période. Ce qu’il faut changer, c’est avoir un bon résultat ce week-end (en Coupe d’Angleterre). »

« Si Arsenal joue comme ça samedi et reste à onze sur le terrain, ils peuvent peut-être décrocher leur place en demi-finale de la Coupe d’Angleterre », s’est alors moqué le Mirror puisque Arsenal affrontera Lincoln City, une équipe de D5.

Sourire chilien

Non seulement, les résultats ne sont pas au rendez-vous, mais le manager semble avoir perdu la formule. Et dans le vestiaire, les dissensions émergent.

Si le technicien a nié, le Telegraph a affirmé lundi que l’attaquant vedette Alexis Sanchez était remplaçant contre Liverpool samedi (défaite 3-1) en raison d’une altercation à l’entraînement, et non pas en raison d’un simple choix tactique. Titulaire à nouveau mardi soir, le Chilien n’a pas brillé et des caméras l’ont surpris en train de sourire sur le banc après sa sortie, alors que la déroute londonienne prenait l’ampleur de la pire défaite à l’Emirates.

L’ancien ailier du Barça, peut-être le meilleur joueur de l’effectif de Wenger, est en fin de contrat la saison prochaine, et refuse pour l’instant de prolonger, ce qui pourrait précipiter un départ dès cet été.

Quant à Mesut Özil, relégué sur le banc, il est entré en cours de match. Comme une punition, après plusieurs performances pas forcément dignes de son niveau.

Reste que selon la presse anglaise, le propriétaire américain d’Arsenal Stan Kroenke a offert une prolongation de contrat à Wenger.

Entraînera-t-il une équipe en Ligue des champions la saison prochaine? « Je ne sais pas » a répondu Wenger. Cette équipe sera-t-elle seulement Arsenal?

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