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Uruguay-Portugal: défenses de fer et mental d’acier

On peut détester les rencontres fermées à double tour mais il convient d’admirer l’abnégation défensive de l’Uruguay et du Portugal, opposés samedi à Sotchi en huitièmes du Mondial-2018. Un vrai match couperet, verrouillé et indécis, avec Cristiano Ronaldo et le duo Cavani-Suarez en passe-murailles.

Pour le beau jeu, sans doute faudra-t-il repasser. Mais pour le combat, c’est la bonne affiche! Au stade olympique de Sotchi, ce choc promet une âpre bataille entre la « Celeste », inarrêtable au 1er tour (3 victoires, 0 but encaissé), et la sélection championne d’Europe en titre.

Les deux ont adopté un style de jeu assumé, ce « gagner moche » si efficace dans les grandes compétitions où il faut d’abord savoir ne pas perdre. Et les deux ont presque élevé la souffrance et la discipline défensive au rang des beaux-arts.

« C’est l’une de nos vertus en tant qu’équipe: nous sommes solides défensivement », a résumé l’expérimenté défenseur uruguayen Diego Godin après la probante victoire 3-0 contre la Russie, pays-hôte. « Toute l’équipe sait se sacrifier. Nous sommes solides et unis », a renchéri son partenaire Sebastian Coates.

Demi-finaliste du Mondial-2010, vainqueur de la Copa America 2011, l’Uruguay est, comme le Portugal, un petit pays à l’échelle de son continent, et un géant footballistique double champion du monde (1930, 1950).

Ronaldo est attendu

Ce vivier réduit (3 millions d’habitants!) a tout de même enfanté de beaux footballeurs connu pour leur goût du combat, comme la charnière centrale de l’Atlético Madrid Godin-Gimenez, meilleure défense d’Espagne sur la saison écoulée.

Et le plan de jeu du sélectionneur Oscar Tabarez est simple: la hargne défensive uruguayenne, cette fameuse « garra », et l’efficacité en attaque de Luis Suarez (2 buts dans ce Mondial) et Edinson Cavani (1 but), le duo orginaire de la petite ville de Salto.

Mais le Portugais Fernando Santos a un peu le même projet de jeu, dans un pays tout aussi périphérique (10 millions d’habitants): une solidité collective pour permettre à Ronaldo (4 buts) de briller. Jusqu’à présent, la défense dirigée par l’expérimenté Pepe a tenu bon, malgré trois buts encaissés lors de son entrée contre l’Espagne (3-3) au fil d’une rencontre surtout passée à subir.

C’était le 15 juin, déjà à Sotchi, et Ronaldo avait marqué un triplé retentissant. Tout le Portugal l’attend désormais dans un match à élimination directe en Coupe du monde, où il n’a jamais marqué au-delà des poules. Il sera aidé pour cela par Gonçalo Guedes, avec peut-être le fantasque Ricardo Quaresma comme dynamiteur.

« Nous sommes préparés pour tout », a prévenu le défenseur Bruno Alves. « Je pense que le Portugal va gagner, cela fait longtemps que nous n’avons pas connu de défaite majeure donc nous sommes bien équipés. »

Sur un détail

Et vu la solidité des deux sélections, tout cela pourrait fort bien se régler sur un détail, une erreur défensive, un penalty obtenu avec l’arbitrage vidéo… ou aux tirs au but! « Ce sera un match équilibré », a souligné le milieu uruguayen Matias Vecino. « Le match va se décanter sur des actions isolées, d’un côté ou de l’autre. »

Et si de cette bataille émergeait un candidat au titre planétaire ? Le vainqueur de cette confrontation s’offrira une infusion de confiance avant un quart à haut risque contre la France ou contre l’Argentine.

Et dans les quatre cas de figure possibles, ce seront de chaudes retrouvailles. Entre les quintuples Ballons d’Or Ronaldo et Lionel Messi en cas de Portugal-Argentine. Entre Godin et Antoine Griezmann, son protégé à l’Atlético, si l’Uruguay affronte la France. Et que dire du « clasico du Rio de la Plata » entre Argentine et Uruguay, ou du choc France-Portugal, revanche de la finale de l’Euro-2016 remportée par la bande à Ronaldo ?

Bref, même si ce huitième de finale s’avère fermé, la suite sera très ouverte…

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