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Un Chinois à la milanaise

Après l’Inter, c’est son voisin et rival, l’AC Milan, qui tombe en mains chinoises. Berlusconi est navré mais n’avait pas le choix.

Samedi, Milan a été le théâtre du tout premier derby chinois de la Madonnina. Le match a également été celui au plus gros enjeu – quatre millions – de l’histoire de Serie A. La veille du derby, Silvio Berlusconi a mis fin, d’une signature, à une présidence de 31 ans durant laquelle le club a remporté 29 trophées, supercoupes comprises.

 » C’est un adieu empreint d’émotion et de douleur « , écrit l’ancien propriétaire, âgé de 80 ans, dans une lettre,  » mais je sais aussi que dans le football contemporain, le succès sportif va de pair avec des investissements qu’une famille ne peut plus se permettre.  »

En trois décennies, le holding familial Fininvest a investi quelque 865 millions d’euros dans l’AC Milan. Ces trois dernières années, il y a injecté 274 millions, sans pouvoir empêcher le club d’accuser un déficit annuel de 25 millions.

En 2013, Massimo Moratti, son homologue de l’Inter, était arrivé à la même conclusion. En 21 ans, il avait investi 1,2 milliard mais les succès n’avaient engendré que des pertes financières qu’il ne pouvait plus combler par son capital propre. En novembre 2013, Moratti a donc vendu 70 % de ses parts à l’homme d’affaires indonésien ErickThohir, pour 250 millions.

Les moyens de Thohir se sont avérés insuffisants pour renforcer l’Inter et en juin dernier, l’Indonésien a vendu l’Inter au holding chinois Suning. Le 5 août, les négociations entre Milan et un groupe d’investisseurs chinois ont débuté. Jeudi, Fininvest a cédé 99,93 % de ses parts au Rossoneri Sport Investment Lux contre 740 millions, dont la dette de 220 millions.

Il y a deux ans, Milan avait déjà négocié avec un candidat-repreneur thaïlandais mais celui-ci n’avait pas tenu ses promesses financières, ce qui avait fait capoter le deal. Vendredi, Yonghong Li (46 ans) est devenu le nouveau président. Contrairement à son prédécesseur, il n’aime pas la publicité. Tout ce qu’on sait de Li, c’est qu’il a fondé son empire dans l’industrie de l’emballage, des mines de phosphate et dans l’immobilier.

Par Geert Foutré

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