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Thiago Silva, capitaine du PSG, a des critiques à faire taire

Comment décoller l’étiquette de capitaine du naufrage à Barcelone l’an dernier (6-1)? Thiago Silva a une belle occasion de mettre tout le monde d’accord face au Real Madrid, en 8e de finale aller mercredi (19h45 GMT).

Il n’y a plus grand monde pour l’appeler « le Monstre », « O Monstro ». Depuis son arrivée en grande pompe à Paris en provenance du Milan AC en 2012, le défenseur brésilien a perdu de sa superbe. Thiago Silva avance en âge, et fêtera ses 34 ans en septembre prochain.

Mais l’ancien défenseur de Fluminense (2006-08) fait surtout les frais d’une réputation de joueur friable mentalement, héritée de ses larmes avant une séance de tirs au but de la sélection brésilienne dont il était le capitaine, face à la Croatie lors du Mondial-2014 à domicile.

Le sélectionneur Dunga l’avait ensuite écarté en arguant que « les hommes, ça ne pleure pas dans ces moments-là ». Et si Thiago Silva a retrouvé sa place en sélection depuis qu’elle est coachée par Tite, il n’en est plus ni capitaine, ni titulaire.

– Bouc émissaire de la ‘remontada’ –

A Paris aussi, son étoile a pâli depuis un funeste soir de mars 2017, quand il est devenu le bouc émissaire de la « remontada » infligée par Barcelone en huitième de finale. Sans lui, blessé au mollet, le PSG avait été magnifique à l’aller avec en charnière centrale le néophyte Presnel Kimpembe (aucun but encaissé, récital parisien 4-0). Silva, lui, avait évolué trop bas au retour et laissé son équipe concéder six buts en 90 minutes au Camp Nou.

En tant que capitaine et leader de la défense, « TS » fut pointé du doigt. Son entraîneur Unai Emery a d’ailleurs poussé pour recruter l’été suivant un autre défenseur central d’expérience, le Portugais Pepe. Cet ancien du Real Madrid s’est finalement engagé en Turquie, après un veto du nouveau directeur sportif Antero Henrique.

Depuis, le défenseur ombrageux qui « peut vite monter dans les tours quand cela ne s’est pas passé comme il aurait fallu », dixit son coéquipier Adrien Rabiot dans L’Equipe Magazine, a récemment causé une petite suée à son équipe. Il a tancé publiquement deux de ses coéquipiers, Edinson Cavani et Javier Pastore, rentrés en retard de vacances. Etait-ce parce que le nom de l’Uruguayen avait circulé comme possible nouveau capitaine, comme l’écrivait le journal Le Parisien?

La séquence a en tout cas plongé le club dans une séquence trouble, et donné du grain à moudre à ceux qui parlent de « clans » dans le vestiaire parisien, avec d’un côté les Brésiliens (Silva, Marquinhos, Dani Alves, Neymar), avec face à eux les autres sud-américains comme Pastore, Cavani ou encore Angel Di Maria.

« J’ai entendu beaucoup de gens dire que le vestiaire est cassé, c’est tout le contraire », a assuré Silva dimanche sur Canal+. « Tout ce qui vient de l’extérieur ne cassera pas le vestiaire (…) et les choses marchent bien sur le terrain parce qu’à l’extérieur on se respecte beaucoup ».

– Le retour du Monstre? –

De fait, le PSG a affiché une certaine force mentale pour traverser un début d’année 2018 terrible: 11 matches en cinq semaines! Paris n’en a perdu qu’un seul, à Lyon, en présence de son capitaine Thiago Silva. Le Brésilien n’était en revanche pas sur la pelouse lors de l’autre défaite de la saison en Ligue 1, à Strasbourg, début décembre.

Les différends pourraient toutefois ressurgir en cas de résultat négatif mercredi en Espagne. « Thiago Silva dit que le vestiaire est magnifique, mais si le PSG perd… », prévenait Olivier Dacourt, ex-joueur de l’Inter Milan, dimanche sur Canal+. Les critiques pourraient à nouveau cibler Thiago Silva en cas de faux pas, car ses performances seront particulièrement scrutées, surtout en comparaison de son pendant madrilène Sergio Ramos.

Charismatique, fort en gueule, leader incontesté du vestiaire madrilène, proche de son entraîneur Zinédine Zidane, il pourrait apparaître comme l’antithèse d’un Thiago Silva parfois décrit en leader discret voire effacé, pas au mieux avec Unai Emery qui l’a pourtant récemment qualifié de « meilleur défenseur du monde ».

Face à Madrid, dans son bouillant Bernabeu, Thiago Silva a l’occasion rêvée d’opposer un démenti à ses détracteurs. Et de rappeler, face à Karim Benzema ou Cristiano Ronaldo, pourquoi il a longtemps été surnommé « le Monstre ».

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