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Southampton rêve d’un trophée depuis 1976

Southampton a perdu son entraîneur et son axe mais il lutte quand même pour un ticket européen. La finale de la League Cup face à Manchester United est une belle récompense pour Claude Puel et ses hommes.

La dernière décennie a été riche en émotions pour les supporters de Southampton, qui dispute dimanche à Wembley la finale de la League Cup contre Manchester United. Il y a dix ans, St Mary’s a traversé une période noire sur le plan sportif. Le club, en D2, luttait contre la relégation, un combat qu’il a perdu en 2009. Après deux saisons en League One, il est remonté au plus vite en Premier League et en haut du classement. Comment ? Grâce à une bonne formation des jeunes, un scouting élaboré et deux entraîneurs de haut niveau : d’abord Mauricio Pochettino, puis Ronald Koeman. De saison en saison, les deux hommes ont établi des records de classement. Pochettino a terminé huitième, Koeman septième puis sixième. La caisse du club s’est remplie, les grands clubs effectuant leur shopping au littoral chaque saison : le départ du coach argentin pour Tottenham a été suivi par 100 millions d’euros en transferts sortants (Lallana, Shaw, Lovren, Chambers), celui de Koeman est allé de pair avec la vente de Sadio Mané à Liverpool, de Victor Wanyama à Tottenham et de Graziano Pellè à un club chinois. Une saison plus tôt, Schneiderlin et Clyne avaient déjà rapporté beaucoup.

Claude Puel, qui a été champion de France avec Monaco, est devenu le nouveau patron sportif. Après un Argentin au passé espagnol et un Néerlandais qui a joué dans la péninsule Ibérique, c’est donc le tour d’un Français, ancien médian défensif et figure de proue de Monaco. À son arrivée, Puel a mis l’accent sur l’organisation défensive, ce qui était logique, puisque Southampton avait perdu de la qualité en attaque.

Les supporters, gâtés dans un passé récent, n’apprécient pas toujours cette tactique, jugée monotone, surtout quand Charlie Austin, a natural finisher, s’est gravement blessé. L’automne, chargé, a été irrégulier. L’élimination en poules d’Europa League a été décevante et le championnat est resté médiocre. La League Cupa enjolivé la saison : après avoir pris la mesure de Crystal Palace et de Sunderland, les Saints ont battu Arsenal dans son Emirates Stadium avant de dominer Liverpool en demi-finales (0-1 et 1-0). Dimanche, Southampton affronte Manchester United. S’il gagne, il remportera son premier prix depuis la FA Cup 1976. Entre-temps, Puel a acquis plus d’atouts offensifs grâce à l’arrivée du Napolitain Manolo Gabbiadini. Il est passé du 4-3-3 à un 4-2-3-1 plus audacieux avec Dusan Tadic dans l’axe en soutien de l’Italien.

Ce succès récent n’a pas échappé aux repreneurs étrangers. La propriétaire du club est une Suisse de 39 ans, Katharina Liebherr, la fille de Markus, qui a sauvé le club de la faillite en 2009 avant de décéder d’un arrêt cardiaque en 2010. Katharina a engagé un ancien entraîneur de hockey sur glace pour diriger le club et s’est surtout occupée de négociations pour revendre le club, cette année. Fin janvier, ses pourparlers avec des Chinois ont abouti. Southampton est le troisième club de Premier League à tomber en mains chinoises, après Manchester City (propriété de l’état chinois à raison de 13%) et West Brom. En Championship, trois clubs des Midlands sont dans ce cas : Aston Villa, Wolverhampton et Birmingham City.

Par Peter T’Kint

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