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Platini :  » L’époque où le football était au-dessus des lois est révolue « 

Candidat à la présidence de la FIFA, le patron français de l’UEFA a une vision:  » Nous devons veiller à ce que les meilleurs joueurs ne se retrouvent pas tous dans les mêmes clubs « , prévient Michel Platini.

Pourquoi trouve-t-on toujours les mêmes équipes au sommet?

Platini:  » Les règles, en matière de transferts, ont changé. Dans les années 80, Hugo Sánchez jouait pour le Real Madrid. Durant sa meilleure saison, il a inscrit 38 buts, mais il n’avait pas, autour de lui, l’équipe qui existe aujourd’hui. À l’époque, en Espagne, le talent était réparti dans plusieurs équipes. Aujourd’hui, les meilleurs joueurs du monde se retrouvent dans un ou deux clubs. L’arrêt Bosman a bouleversé le paysage footballistique. Je pense qu’il est important de pouvoir corriger cela, à l’avenir. Si les meilleurs joueurs se retrouvent tous dans la même équipe, il n’y a plus de compétition. Il faut avoir une vision générale du football en Europe, pas se limiter à deux ou trois clubs. On ne peut pas lutter contre le principe de nationalité, je suis donc partisan de plus de joueurs home grown. « 

Le fair-play financier peut-il vous aider?

Platini:  » Le principe fonctionne, en tout cas: les pertes globales des clubs européens sont passées de 1,7 milliard d’euros en 2011 à 400 millions d’euros en 2014. Aucun secteur ne résisterait à une perte de 1,7 milliard d’euros. L’époque où le football était au-dessus des lois est révolue. Les clubs doivent payer les joueurs et leurs impôts. « 

En Espagne, le président de la Ligue professionnelle est opposé à la suppression de la tierce-propriété. Selon lui, c’était le seul moyen, pour les petits clubs, de concurrencer les plus grands.

Platini:  » La FIFA a interdit la tierce-propriété et c’est une bonne chose. La tiercé-propriété transformait l’argent des clubs en argent pour des individus. L’argent du football était transféré vers des compagnies off-shore. Les clubs restaient pauvres, les individus s’enrichissaient. Les joueurs ne pouvaient plus rien décider eux-mêmes, ils devenaient un produit, des actions dans un fonds d’investissements. C’était scandaleux. Lorsque j’étais joueur, j’ai un jour fait la grève pour obtenir ma liberté à la fin de mon contrat. Pour ma part, ils peuvent aller au tribunal et celui-ci prendra la décision qu’il prendra, mais j’estime que, sur le plan moral, j’ai raison. La tierce-propriété met en cause l’intégrité des compétitions. Il y a un risque de conflit d’intérêt lorsque des individus ou des sociétés contrôlent différents joueurs dans différents clubs. Le manque de transparence peut aussi conduire à du blanchiment d’argent ou à d’autres situations criminelles. « 

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Michel Platini dans votre Sport/Foot Magazine

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