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Où en est ManU ?

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

C’était le grand club le plus stable au monde. Et puis, Sir Alex Ferguson est parti. Quatre ans plus tard, le club a changé trois fois de manager et dépensé plus de 600 millions d’euros sur le marché des transferts sans réussir à rester un candidat au titre en Premier League…

Après les échecs de David Moyes et Louis Van Gaal, l ‘été 2016 commence avec l’arrivée de Zlatan Ibrahimovic. Une garantie d’attention médiatique, puisque le Suédois est parvenu à installer Paris parmi les clubs les plus bankables d’Europe. Son arrivée est saluée par une imposante bannière placée sur Market Street, en haut d’un magasin Adidas. L’ordre des choses y est bousculé : « Manchester, welcome to Zlatan. » Le joueur est placé au-dessus du club.

Une approche qui se prolonge avec le transfert de Paul Pogba, dont le prix-record fait encore plus de Manchester le nouvel endroit in du continent. Le Français débarque avec le hashtag #reunited, qui le place symboliquement au même niveau que le club, et présente Man U comme « le bon club pour accomplir tout ce que j’espère. » Une institution au service de sa carrière.

Pour que les médias ne quittent plus le compte Twitter des Red Devils des yeux, il ne manquait plus que José Mourinho. Le Special One décroche le job qu’il voulait, dans « un club difficile à décrire, parce qu’il a une mystique qu’aucun autre club ne peut égaler », mais ajoute d’emblée que « le challenge ne me rend pas nerveux, parce que mon histoire des dix dernières années a toujours été liée aux grands clubs. Je me sens très préparé. »

La mission marketing est accomplie haut la main, puisque le cabinet Deloitte place Manchester United en tête de son étude Football Money League, début 2017. Les Red Devils sont donc le club qui génère le plus de revenus sur la planète foot, après douze ans de domination du modèle madrilène.

Alors que ses principes semblent balayés les uns après les autres, Sir Alex Ferguson adoube le nouveau manager, qu’il a toujours tenu en haute estime : « Il a gagné la Champions League avec deux clubs différents, il a gagné des championnats avec toutes les équipes qu’il a dirigées… Ces records, tu ne peux pas les ignorer. » Après un départ délicat, Mourinho traverse d’ailleurs sa première saison avec plus d’éloges que de sifflets, malgré un bulletin inférieur au bilan inaugural de van Gaal.

Paul Scholes raconte ainsi à So Foot que Manchester « a enfin une équipe qui sait se procurer des occasions », et Gary Neville demande du temps et de l’indulgence : « Mourinho a besoin de plus qu’un ou deux mercatos pour corriger les choses. Beaucoup de joueurs qui ont signé ces deux ou trois dernières années n’ont probablement pas le profil requis, pour Mourinho ou pour United. »

UN CHANT POUR JOSÉ

Même le capricieux public mancunien semble adouber le Special One, qui a désormais un chant à son honneur. Le « José’s got us playing the way United should » est entonné sur l’air de I’m into something good, des Herman’s Hermits. Un groupe venu de Manchester. Pas un hasard, puisque Mourinho affirme qu’il est à Old Trafford pour « construire le futur, et le construire avec un certain ADN. »

Car même si les joueurs rapides ne sont pas légion dans l’effectif des Mancunians, le Portugais a replacé United au sommet du classement des clubs qui tirent (17,2 tirs par match) et qui centrent (6,1 par rencontre) le plus en Premier League. Le reste de la génétique rouge s’écrit avec un attaquant qui dégaine une saison à 20 buts (27 toutes compétitions confondues pour Ibrahimovic), et un retour de l’animation dans la salle des trophées : après l’honorifique Community Shield et la League Cup, le gang du Mou s’attaque désormais à l’Europa League. Avec la bénédiction de Fergie, qui a profité d’une apparition médiatique de l’autre côté de l’Atlantique pour affirmer que « l’Europa League est un trophée européen. C’est important, même si ce n’est pas la Champions League. »

D’autant plus important que remporter la C2 semble aujourd’hui être la voie la plus courte vers un retour en Ligue des Champions pour United. Cette année, Brexit ou pas, la route anglaise vers les sommets européens passera donc encore par Bruxelles.

Par Guillaume Gautier

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