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« Nos adversaires ? On va les gifler! »

Thomas Bricmont

Big Rom nous a reçu chez lui, à Manchester, pour un entretien fleuve bourré d’ambitions.  » On n’a pas de doutes pour l’EURO, on va bosser pour être prêt face à toutes les situations. » Rencontre avec un puncheur qui veut mettre tout le monde d’accord.

Tu es à un moment charnière dans ta carrière. Tu as le sentiment de devoir partir d’Everton ?

Lukaku: Je suis à un moment où je dois faire un bon choix de carrière. On a un nouvel investisseur à Everton (ndlr, le milliardaire iranien Farhad Moshiri), par politesse je vais écouter ses idées, mais j’ai les miennes en tête.

Tu veux rester en Premier League ?

Lukaku: Je veux gagner des titres. Je fais une très belle saison mais il est temps de s’écrire un CV, c’est pour ça que je joue au foot. Ça vient aussi de Chelsea, cette mentalité.

On a l’impression que tu n’es pas le seul Diable Rouge à être bourré d’ambition…

Lukaku: C’est l’ancienne génération qui avait peur de tout le monde. Nous, on n’a pas peur. Le premier jour où l’on se retrouve avec le noyau, on pense à notre prochain adversaire et on se dit : « On va les gifler ! » . Au Brésil, il nous manquait encore de l’expérience. Mais si on joue les Argentins maintenant, on les gifle ! Avec tout le respect que j’ai pour les joueurs de l’ancienne génération, c’est qu’à l’époque, quand on voyait l’équipe nationale, elle était composée à 90% de joueurs du championnat belge. Maintenant, ils sont combien ? Il ne faut pas dénigrer notre championnat, mais quand des joueurs du championnat belge viennent chez les Diables, à l’entraînement, ils voient directement la différence. Il y en a beaucoup qui disent « Pfff » (il imite un bout de souffle). Je me souviens que mon frère, qui pourtant ne dort jamais, a dormi de 14 à 19h directement après son premier entraînement avec les Diables Rouges. Ça veut tout dire.

Tu réalises la meilleure saison de ta carrière et pourtant tu ne fais toujours pas l’unanimité en Belgique, ni dans les médias, ni parmi l’opinion publique. Comment expliques-tu ces doutes qui persistent à ton sujet ?

Lukaku: Est-ce qu’en Belgique, on regarde mes matches à Everton ? Je ne le pense pas. Ici, pourtant, je suis respecté. Par le public, les coaches et les connaisseurs. Et je parle de Jamie Carragher, de Graeme Souness ou de Thierry Henry. Je crois aussi que les gens restent sur l’impression de mon passage à Anderlecht où je n’avais pas fini ma formation.

As-tu le sentiment de progresser chez les Diables ?

Lukaku: Le dernier match contre le Portugal, j’ai bien joué, parce qu’on s’est parlé avec Marc (Wilmots). Je lui ai dit : « Je suis à votre disposition, je ne suis plus l’enfant, l’espoir éternel que vous avez connu, je suis un homme, j’ai appris, je suis confirmé, j’ai une réputation, je peux faire des dégâts dans cette équipe, je sais le faire, parce que cette équipe a les mêmes profils en plus forts qu’à Everton. » Je suis moins un joueur d’appui, un pivot, un remiseur que Benteke, c’est sûr, mais moi je suis un vrai buteur. Au coach, je voulais lui dire que depuis mes débuts, j’ai tellement progressé que quel que soit la manière dont il veut jouer, je suis l’homme de la situation.

Par Thomas Bricmont, à Manchester

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