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Mondial 2018: Kasper et le spectre de papa Schmeichel

Il n’y a rien à faire. Où que le gardien du Danemark Kasper Schmeichel aille, on lui parle de son père Peter Schmeichel, l’illustre portier de Manchester United, et ça l’agace: « Je suis marié, j’ai deux enfants mais certaines personnes ne me voient toujours que comme le fils de Schmeichel ».

Ce sont des choses qui arrivent quand vous devenez footballeur et que vous jouez exactement au même poste que votre paternel avant vous. Quand votre père en plus s’appelle Peter Schmeichel, a gagné cinq Championnats d’Angleterre avec les Red Devils et l’Euro-1992 avec le Danemark, ça paraît même inévitable et un peu intimidant.

Mais Kasper Schmeichel vient de se payer le luxe d’effacer des tablettes un record de son père: celui de la plus longue invincibilité dans les cages du Danemark. Jusqu’à ce pénalty encaissé face à l’Australie jeudi au Mondial, le gardien de 31 ans a tenu neuf heures et 31 minutes (571 minutes) sans prendre de but.

Pour sa meilleure série, Peter Schmeichel, lui, avait dû aller chercher le ballon au fond de ses filets après « seulement » 470 minutes. Mais il ne tient pas rigueur à son fils de l’avoir battu: « Plus rien ne me surprend de sa part », lançait l’ancien gardien aux 129 sélections en amont du match contre l’Australie. « Il a si bien mené sa carrière depuis le début ».

Le fiston partage avec son père des réflexes remarquables sur sa ligne et un solide jeu au pied pour lancer des contres. « Il est acrobatique, il est rapide sur ses pieds et c’est certainement l’un des meilleurs au monde sur sa ligne, voilà sa force », résumait le sélectionneur danois Age Hareide, après le match contre le Pérou (victoire 1-0).

Pourtant la carrière de Kasper Schmeichel avait mal débuté: après son arrivée au centre de formation de Manchester City en 2002, les Citizens recrutent Joe Hart en 2006, qui va lui barrer la route.

– Un rôle décisif –

Après plusieurs prêts et expériences ratées dans des clubs de divisions inférieures en Angleterre et en Ecosse, Kasper Schmeichel signe à Leicester en 2011.

Ses performances avec les « Foxes » permettent au club d’être titré champion de deuxième division en 2013-2014 puis le Danois joue un rôle décisif dans le sacre inattendu de Leicester en Premier League lors de la saison 2015-2016.

Difficile alors de passer à côté des comparaisons avec son père, d’autant que, coïncidence, celui-ci a été sacré champion au même âge que lui lors de son premier titre avec Manchester United en 1993, à 29 ans, et le même jour de l’année, un 2 mai.

Sélectionné pour la première fois avec le Danemark en 2013 suite à ses prestations avec Leicester, Kasper Schmeichel a depuis joué 37 matches avec les Rouge et Blanc mais n’est devenu un titulaire inamovible que lors de la campagne de qualification pour cette Coupe du monde dont il est sorti avec quatre « clean sheet » en neuf matches.

Mardi, un nul suffit au Danemark contre la France pour assurer sa place en huitièmes de finale. Les Rouge et Blanc n’ont pas passé le premier tour d’une Coupe du monde depuis 2002. Ils avaient alors battu… les Français 2-0 en phase de groupe et on retrouvait dans les buts danois à l’époque un certain… Thomas Sorensen. Ça ne peut pas coïncider à chaque fois. Peter Schmeichel avait pris sa retraite internationale l’année d’avant, en 2001.

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