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Meunier, doublure atypique de haute volée

Doublure de Serge Aurier, ex-attaquant devenu arrière droit, franc-parler rafraîchissant: pour décrire Thomas Meunier il faut désormais ajouter cette volée incroyable qui lui donne une petite place dans l’imaginaire collectif et offre au Paris SG les 8e de finale de la Ligue des champions.

« Mon premier but en Ligue des champions restera un très grand moment, a commenté l’international belge de 25 ans. Je reçois une excellente passe d’Adrien (Rabiot) qui me voit esseulé dans les 18 mètres. Je décide de frapper, soit ça va dans les tribunes soit dans le but, c’est tout ou rien ».

Sa reprise de volée de l’extérieur du pied droit s’est logée mardi à la 90e minute dans la lucarne de Bâle, ainsi battu 2-1 sur le fil, et a propulsé le PSG vers son printemps européen.

Ce but qualifie aussi le club de la capitale pour une petite finale officieuse en vue de la première place du groupe, avec rendez-vous le 23 novembre à Londres contre Arsenal, qui possède également 10 points au bout de 4 journées.

Originaire de la province de Luxembourg, Meunier est donc entré dans la lumière en Suisse: la troisième recrue estivale après Grzegorz Krychowiak et Hatem Ben Arfa s’était jusque-là confinée dans un certain anonymat.

Débarqué à Paris début juillet pour 4 ans en provenance du FC Bruges (transfert estimé à 7 millions d’euros) à la suite d’un bel Euro-2016 personnel avec l’équipe de Belgique, Meunier ne s’était signalé que dans la pré-saison par un doublé en match amical face au Real Madrid (3-1), dans l’International Champions Cup.

Puis par quelques déclarations sans fioritures, dont la candeur lui a parfois joué des tours, sorties de leur contexte (« On pourrait se gérer sans entraîneur »).

– Ancien attaquant –

Cantonné dans l’ombre d’Aurier, qui est à la fois l’arrière droit N.1 dans la hiérarchie sportive et le Parisien N.1 dans la chronique extra-sportive, ce grand gaillard (1,90 m, 82 kg) a néanmoins eu du temps de jeu, avec désormais 10 matches disputés sur les 16 déjà joués par le PSG cette saison toutes compétitions confondues.

Il a profité des suspensions et blessures de son concurrent, dont il a déjà loué la « classe mondiale », pour aller jusqu’à disputer un match de plus que lui, creusant son sillon sans toutefois vraiment le faire fructifier: ses prestations ont rarement été convaincantes, aussi bien défensivement qu’offensivement. Et pas sûr que le but à Bâle soit de nature à troubler la hiérarchie.

Mais ses quatre tirs mercredi, le meilleur total parisien ex aequo avec Angel Di Maria, attestent d’une confiance inédite – il avait fait cinq tentatives en sept matches de championnat -. Et s’il a raté l’immanquable seul devant le but, c’est aussi sur une de ses frappes que Blaise Matuidi a ouvert le score.

De quoi remettre au goût du jour les jeunes années de ce profil atypique, amateur de lecture ? Alors qu’il jouait en troisième division belge tout en travaillant comme magasinier chez un distributeur d’accessoires automobiles, « ThomMills » (son pseudonyme sur Twitter) évoluait dans le secteur offensif, attaquant ou meneur de jeu.

Puis il a été décalé comme ailier droit, où il a percé au FC Bruges, avant d’être repositionné en 2012 au poste d’arrière latéral, pour dépanner. Ce dépannage l’a conduit jusqu’en équipe nationale, au titre de champion de Belgique 2016 et au PSG. Mercredi, il a su dépanner son équipe à point nommé.

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