Marc Degryse

Mertens plus efficace que la Pro League entière

Marc Degryse, le chroniqueur de Sport/Foot Magazine, est sous le charme de Dries Mertens qui s’inscrit dans l’histoire des buteurs de Serie A.

La comparaison m’amuse… Ce week-end, en huit matches dans notre championnat, douze buts ont été marqués. En Italie, sur ses huit derniers matches, Dries Mertens a frappé treize fois ! Et on parle ici d’un gars qui n’était pas titulaire en début de saison, qui n’était pas attaquant de pointe non plus. Il y a eu des blessés et des joueurs en méforme à Naples, alors il a fait son trou. Marco van Basten et Diego Milito ont marqué l’histoire du Calcio en réussissant trois triplés lors de la même saison. On n’est que début février et Mertens les a déjà rejoints dans l’histoire. Des grands buteurs, l’Italie en a eu beaucoup. Mais cet exploit, des cracks légendaires comme Michel Platini, Zinédine Zidane et Gabriel Batistuta ne l’ont jamais réussi. Il faut voir aussi les noms de ceux qui sont derrière Mertens au classement des buteurs : Edin Dzeko, Gonzalo Higuain, Mauro Icardi. Rien de moins. Je n’aurais jamais cru qu’il était capable de chiffres pareils. Si on m’avait dit, il y a seulement deux mois, que Dries Mertens se retrouverait en tête de ce classement, j’aurais simplement répondu :  » Arrête de picoler  » !

Il n’a pas le gabarit typique d’un buteur, et finalement, ça joue pour lui. Il profite de sa morphologie particulière, de sa petite taille et de son poids plume qui lui permettent d’être imprévisible et insaisissable. Il n’a pas son pareil pour se caler entre la ligne médiane et la ligne défensive de l’adversaire. On ne sait pas comment il faut le prendre, on se pose des questions quand il faut défendre sur lui, et souvent c’est déjà trop tard. Alors que quand il joue sur le flanc, c’est en théorie plus simple de le tenir parce qu’on peut le prendre en un contre un, anticiper. Mertens est terriblement futé, il sait parfaitement jouer avec les hésitations adverses. Et, ce qui ne gâche rien, c’est un plaisir de le voir jouer au foot.

Trois triplés en une saison dans le championnat d’Italie… Zidane, Batistuta et Platini n’y sont jamais arrivés.

Dans un tout autre style, on a aussi notre meilleur buteur en championnat d’Angleterre. Romelu Lukaku ne doit pas se battre avec Dzeko, Higuain et Icardi. Mais dans ses pattes, il y a de l’aussi lourd… Zlatan Ibrahimovic, Diego Costa et Sergio Agüero. C’est pas mal non plus. On parle ici de top mondial. Et surtout, on parle de gars d’une autre génération, avec une autre expérience. Zlatan a 35 ans, Costa et Agüero approchent de la trentaine. Lukaku, c’est seulement 23 ans. Et tout pour s’inscrire dans la lignée d’un Thierry Henry ou d’un Alan Shearer.

Cela fait des années qu’on se demande s’il a l’étoffe pour devenir meilleur buteur de la PremierLeague. Cette fois, il y est. Il est au sommet. Et prêt à passer à autre chose. Il peut penser à quitter Everton pour viser le top et les trophées. On parle d’une valeur marchande de 80 millions. Exagéré ? Pas nécessairement si on compare à un Michy Batshuayi qui a été acheté pour 40 millions par Chelsea et qui y passe son temps sur le banc. Ce Lukaku est devenu une garantie de 20 à 25 buts par saison s’il joue dans une équipe de pointe.

Et puis, on a notre Eden Hazard clairement revenu au niveau qu’il avait quand il a mené Chelsea vers le titre de champion. Tout le monde parle du but fantastique qu’il a mis ce week-end contre Arsenal en traversant toute l’équipe adverse avant de conclure. C’est joli et ce n’est qu’une illustration de ce qu’il montre depuis l’ouverture du championnat. Lui, il est plus dans l’art, comme Mertens, que Lukaku, évidemment. Ce sont trois gars qui savent montrer une force mentale étonnante, qui savent comment se relever dès qu’ils sont dans un petit passage à vide. Pour les prochaines échéances des Diables Rouges, c’est prometteur. Il est gâté avec ses buteurs, Roberto Martinez.

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