Angela Merkel a indiqué dimanche qu’elle pourrait bien se rendre à la Coupe du monde de football en Russie alors que Londres a décidé d’un boycott politique de l’évènement suite à l’affaire d’un agent double empoisonné.
« C’est bien possible (…) fondamentalement, ça n’est pas exclu », a dit la chancelière allemande dans un entretien à la chaîne de télévision publique ARD, avançant que la décision serait prise en fonction de ses contraintes d’agenda.
Elle a notamment estimé qu’en tant que chancelière, elle se devait « d’accompagner la Mannschaft », l’équipe nationale et championne du monde en titre.
L’Allemagne fait partie des pays européens ayant expulsé des diplomates russes en représailles à l’empoisonnement de l’ex-espion Sergueï Skripal et de sa fille, un crime que Moscou dément avoir orchestré.
Le Royaume-Uni a, entre autres représailles, décidé de ne pas être représentée politiquement à la compétition, mais rares sont les États à lui avoir emboîté le pas.
« Nous savons faire la différence » entre le football et les sujets de tensions russo-européens, a insisté Mme Merkel et « si nous ne nous parlons pas, nous ne trouverons jamais de solution ».
La chancelière est aussi revenue sur la polémique provoquée en mai par deux joueurs de l’équipe nationale d’origine turque, Ilkay Gündogan et Mesut Ozil, qui ont posé avec le président turc Recep Tayyip Erdogan avec un maillot de foot disant « mon président ».
Les deux joueurs ont essuyé alors de violentes critiques, certains médias et observateurs y voyant une forme de loyauté envers la Turquie.
« Ils n’ont pas réalisé ce que cette photo pouvait entraîner », a dit la chancelière, « je suis sûr qu’ils ne cherchaient pas à décevoir les fans allemands ».
Quant aux sifflets qui ont visé pour cette raison les joueurs lors du récent match contre l’Autriche, Mme Merkel a été ferme : « ils appartiennent à l’équipe nationale, et je me réjouirais que les fans les applaudissent aussi ».
