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Mascherano : « Rafa Benitez est un grand monsieur »

Lors du clásico, le week-end prochain, le FC Barcelone pourra de nouveau compter sur Javier Mascherano, l’homme de tous les combats. Interview avec l’un des leaders du vestiaire qui n’hésite pas à encenser le coach du rival.

A ton arrivée en Europe, àWest Ham, tu n’as pas percé. As-tu songé à retourner à River?

MASCHERANO: Jamais. Le président de River m’appelait constamment pour me demander de revenir, mais je ne l’aurais fait que si je n’avais pas eu d’autre possibilité. J’avais l’impression que je n’étais pas si mauvais à West Ham, mais l’entraîneur (Alan Pardew, ndlr) n’aimait pas ma manière de jouer. Pourtant, je venais même m’entraîner les jours de repos. Je ne lui ai jamais donné de raison sportive pour ne pas m’aligner.

Et subitement, un certain Rafael Benítez, alors entraîneur de Liverpool, s’est manifesté?

MASCHERANO: Rafa voulait déjà me faire venir à Valence lorsque je jouais à River Plate. Il m’a rendu visite chez moi, à Londres. A ce moment-là, je pensais que je ne m’adapterais jamais au football anglais et qu’il était préférable que je tente ma chance en Espagne ou en Italie. J’ai discuté avec la Juventus, qui venait de descendre en D2, mais Rafa a fini par me convaincre. Comment? Je ne m’en souviens plus. Je me souviens simplement lui avoir demandé: ‘Si je ne joue pas à West Ham, comment pourrais-je revendiquer une place à Liverpool avec la concurrence d’AlyCissoko, de XabiAlonso et de StevenGerrard?’ Il m’a répondu: ‘Aucun de ces trois joueurs ne possède tes qualités.’ Et il ne mentait pas.

Quatre mois plus tard, tu t’es retrouvé en finale de la Ligue des Champions.

MASCHERANO: Oui, ce qui démontre que je ne m’étais pas laissé aller, durant ces six mois où je ne jouais pas à West Ham. Lorsque je suis arrivé à Liverpool, j’étais en parfaite condition. Si je n’avais pas continué à m’entraîner avec autant d’intensité, je n’aurais pas été prêt à jouer aussi rapidement. Cette période à West Ham fut cependant très dure à vivre. Lorsqu’on sort d’une première Coupe du Monde (en 2006, ndlr), où j’avais relativement bien joué, et que l’entraîneur de votre nouveau club vous demande à quelle place vous jouez, c’est grave.

L’an passé, Benítez t’a comparé avec Claudia Schiffer. A-t-il essayé de t’attirer à Naples?

MASCHERANO: J’ai en effet parlé avec Rafa à ce moment-là, oui. Aujourd’hui, nous nous parlons beaucoup moins, pour une raison évidente. Mais je lui dois tout. Benítez m’a sorti d’un trou de 20 mètres de profondeur et m’a hissé au sommet. Nous sommes toujours restés en contact. C’est un très grand monsieur, et on peut beaucoup apprendre de lui lorsqu’on s’en donne la peine.

Aucun de tes anciens entraîneurs n’a dit du mal de toi. Tu sembles apprécié de tous.

MASCHERANO: J’ai eu beaucoup de chance. Etre apprécié par les gens du football, cela vaut peut-être beaucoup plus que n’importe quel trophée.

Revenons à Rafa: cela te perturbe-t-il, qu’il entraîne le Real Madrid?

MASCHERANO: Cela me procure une drôle d’impression, en effet, car on souhaite toujours le meilleur aux gens qu’on apprécie. Or, dans ce cas-ci, c’est contre-productif. Je lui souhaite toujours le meilleur, mais en espérant qu’il ne gagne pas trop souvent avec son club actuel. C’est une situation compliquée, mais un jour, il quittera le Real – à moins que ce ne soit moi qui quitte le Barça – et tout rentrera dans l’ordre.

Par Roger Xuriach

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Javier Mascherano dans votre Sport/Foot Magazine

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