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Marc Wilmots après Pays de Galles-Belgique: « Je ne prends pas de décision à chaud »

« Laissez-moi le temps de réfléchir » à rester ou non à la tête de la sélection belge, a réagi vendredi Marc Wilmots après l’élimination de son équipe en quarts de finale de l’Euro-2016, face à l’inexpérimenté Pays de Galles (3-1).

QUESTION: Comment expliquez-vous que l’équipe belge ait soudain reculé après l’égalisation galloise?

REPONSE: « Je pense que la stratégie était la bonne. On a fait un excellent match pendant 25 minutes avec un jeu vers l’avant qui permettait de dominer, et subitement on recule 15 mètres plus bas. A partir de là je n’ai pas arrêté de crier ‘Sortez! sortez’ mais c’est difficile sur un terrain. Je ne m’explique pas pourquoi on recule. Peut-être qu’il y avait la peur de laisser de l’espace dans son dos, peut-être qu’il y a eu des problèmes de communication. Je ne suis pas magicien, on ne peut pas remplacer l’expérience et les joueurs qui ont du métier, j’avais une défense qui avait une moyenne d’âge de 23 ans mais c’est moi qui suis responsable. Il ne faut surtout pas rejeter la faute sur les jeunes. Une équipe c’est ça, ça doit être rodé, huilé. Ici on a 50% de la défense à refaire. A la dernière minute de l’entraînement il y en a un qui se blesse, je crois que c’était un peu trop. On a pris le premier but sur phase arrêtée, ce qui n’était plus arrivé depuis 30 matches, on a fait des erreurs qu’il ne fallait pas faire. Ca peut être un peu de peur, c’est peut-être la jeunesse, je ne sais pas en tout cas c’est moi qui suis responsable si on met une équipe jeune sur le terrain. Je pensais que c’était la meilleure qu’on avait à ce moment-là. »

Q: Après le match, Thibaut Courtois a critiqué sur les médias belges la tactique en disant qu’il y avait les mêmes problèmes que face à l’Italie (défaite 2-0 lors du premier match du tournoi), qu’en pensez-vous?

R: « Je n’ai pas de problème avec ça, je lui ai dit: ‘écoutes, je ne suis pas d’accord avec toi’, si tout le monde commence à reculer et à avoir peur… Les automatismes, la communication, ça ne se fait pas comme ça. Tu ne crées pas une défense en un jour, sinon il faut que je change de métier. Je peux comprendre la déception, à chaud, d’un gardien qui a connu une saison difficile, qui faisait un bon tournoi et qui avait le rêve d’être champion d’Europe. Le rêve n’est plus là, je peux comprendre. Mais d’abord je laisse tomber la température, et je regarde. Je lui ai dit: ‘écoute, contre l’Italie, si c’était un partout il n’y avait rien à dire, et c’était une grande équipe aussi donc à partir de là, pourquoi on a reculé? Pourquoi on a laissé le jeu? Pourquoi on a défendu sans prendre les hommes? »

Q: Pensez-vous que la Belgique était trop jeune lors de cet Euro?

R: « Je pense que quand j’ai fait le noyau tout le monde était d’accord, on a pris des jeunes, je pense que c’est encore des gamins avec du potentiel. On a eu le malheur d’avoir deux joueurs en moins, dans une zone où on a déjà été très entamé avant le tournoi, et à la dernière minute de l’entraînement on en perd un deuxième qui a beaucoup d’expérience et de métier. Tout le monde peut essayer à ma place, je pense que ce n’est pas évident à faire. Ce dont je suis sûr est qu’ils auront appris des choses. On apprend toujours des moments difficiles, ce ne sera pas tout perdu. »

Q: Ce résultat remet-il en cause votre poste de sélectionneur?

R: « Je ne prends pas de décision à chaud, je ressens encore l’adrénaline, je dois réfléchir. Tout est possible mais je ne pense pas, je vais attendre, laissez-moi le temps de réfléchir. Merci. »

Propos recueillis en conférence de presse.

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