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Luis Suárez :  » Dans la rue, on ne demande pas de changement « 

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Il aura fallu quarante buts à Luis Suárez pour rompre l’hégémonie du duo Messi-Ronaldo, rois des statistiques folles depuis plusieurs saisons. Sport/Foot Magazine était à Barcelone, pour assister au couronnement du meilleur neuf de la planète et partir à la découverte des secrets du Soulier d’or. Extrait.

Il y a dix ans, vous êtes partis d’Uruguay pour arriver aux Pays-Bas. Quelle est la chose la plus importante que vous ayez apprise dans ce championnat ?

LUIS SUÁREZ : J’ai toujours dit que c’était aux Pays-Bas que j’avais appris le plus de choses. C’est comme une école de football. Ce championnat m’a aidé à progresser physiquement, techniquement, et a aiguisé mon ambition. Je serai toujours reconnaissant envers l’Ajax pour avoir fait de moi un meilleur joueur, et m’avoir fait connaître en Europe.

C’est votre deuxième Soulier d’or, lequel a été le plus difficile à remporter ?

SUÁREZ : À l’époque, Liverpool n’était pas vraiment censé lutter pour le titre en Premier League. Au final, nous avons lutté jusqu’au bout mais le football anglais reste très dur. Peut-être que là, j’avais plus de mérite. Ici, c’est aussi difficile, mais les autres joueurs de l’équipe rendent vraiment les choses plus simples.

Vous avez grandi dans la rue, où vous avez appris à jouer au football. Quelles sont les valeurs qui vous ont suivi jusqu’à aujourd’hui sur les terrains ?

SUÁREZ : Je pense que la valeur principale, c’est de me battre et de ne pas me plaindre de la douleur. Je veux dire, je n’ai jamais demandé un changement, sauf si je ne pouvais vraiment pas continuer à jouer. Dans la rue, on ne demande pas de changement.

Quels conseils donneriez-vous aux enfants qui rêvent d’atteindre votre niveau ?

SUÁREZ : Ne jamais perdre leur ambition, et ne jamais changer. Il faut toujours être soi-même et croire en soi, même si on n’a pas énormément de qualités. Quand je suis arrivé ici, beaucoup de personnes doutaient du fait que je pourrais m’adapter à ce niveau et à cette façon de jouer, mais j’ai toujours cru en moi.

Votre prochain challenge, c’est de remporter le Ballon d’or ?

SUÁREZ : Non, parce que j’ai compris que le Ballon d’or était plus une question de marketing et de visibilité médiatique que de performances personnelles. Cela n’a rien à voir avec le Soulier d’or. Ici, il n’y a pas de doute : c’est pour mes performances que je reçois ce trophée. Le prochain objectif, c’est plutôt de remporter une nouvelle Champions League avec le Barça.

Par Guillaume Gautier, à Barcelone

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