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Les primes du Mondial, problème enfin réglé en amont ?

Le Mondial-2018 mettra-t-il un terme à la sempiternelle crise des primes ? Soucieuses d’éviter les psychodrames du passé, certaines nations ont décidé de signer des accords en amont pour ne pas voir leur aventure en Russie polluée par des considérations pécuniaires.

Sur le papier, tout est déjà réglé. Si l’on prend l’exemple de l’Allemagne, championne du monde en titre, le barème a même été rendu public par la fédération depuis quelques mois: pour une accession en quart-de-finale, la récompense est de 75.000 euros par joueur, puis de 125.000 pour une demi-finale, de 150.000 pour une troisième place, 200.000 pour une finale, et enfin 350.000 en cas de nouveau sacre.

De la même manière, les supporters du Nigeria, écoeurés par le conflit autour du non-versement d’une prime de qualification qui avait déstabilisé l’équipe lors du Mondial-2014 au Brésil au point de faire l’impasse sur une séance d’entraînement, ont cette fois-ci de quoi être rassurés.

A la suite d’un accord signé en novembre dernier, la fédération s’est engagée à verser 2,4 millions de dollars (2 M EUR) à son équipe nationale, soit 30% de la prime allouée par la Fifa pour sa qualification au Mondial.

« C’est la première fois depuis que je joue en équipe senior qu’un tel document précise noir sur blanc toutes les questions relatives à la préparation et aux primes. C’est rassurant de savoir que nous avons maintenant une fédération si engagée pour que tout fonctionne correctement », s’était même réjoui le capitaine John Obi Mikel.

– ‘Maintenant il s’agit aussi de le faire’ –

« Nous avons réglé ça par écrit maintenant il s’agit aussi de le faire. Il y a beaucoup d’effets d’annonces, j’ai complètement confiance, les nouveaux dirigeants, les gens du gouvernement sont très déterminés pour respecter les choses. Mais ce n’est pas toujours facile », a confié à l’AFP Gernot Rohr, le sélectionneur Franco-Allemand des « Super Eagles ».

« L’intention est très bonne et je crois qu’on va y arriver. Il faut que tout soit respecté dans les délais pour ne pas que cela pollue la compétition. L’intention est là, tout est fixé. Il ne faut pas qu’il y ait du retard », a-t-il encore prévenu.

Les nombreux précédents du Mondial-2014 incitent à la méfiance. Pour cause de primes non réglées, le Cameroun était par exemple arrivé au Brésil vingt-quatre heures plus tard que prévu, après une grève de l’entraînement.

Même souci avec les « Black Stars » du Ghana, qui ont eux aussi fait grève de l’entraînement jusqu’à ce que le problème finisse par se régler… à la veille du dernier match de poule contre le Portugal. Comment ? Le gouvernement a affrété un avion spécial pour amener l’argent des joueurs en… liquide.

– ‘Prime royale’ –

Mais que faire de trois millions de dollars en espèces ? « On va le mettre dans nos sacs, les enfermer en attendant de le transférer sur nos comptes », avait lâché en rigolant le milieu ghanéen Christian Atsu. Surréaliste…

Ce n’est pourtant pas l’argent qui manque pour éviter de tels problèmes, notamment chez les sélections africaines. Outre les primes de la Fifa, la Confédération africaine de football (CAF) va contribuer à la préparation de ses cinq équipes qualifiées à hauteur de 500.000 dollars chacune, avait annoncé à l’AFP le président de l’instance Ahmad Ahmad.

Un coup de pouce bienvenue, mais pas nécessaire si les dirigeants locaux ont tenu à tout anticiper. « Le président de la fédération a mis à notre disposition tout ce qu’on a demandé. La prime convenue entre lui et le capitaine, c’est une prime royale », a assuré auprès de l’AFP Nabil Maâloul, le sélectionneur de la Tunisie.

« On a un soutien financier énorme. On a beaucoup de sponsors actuellement, qui ont mis beaucoup d’argent pour l’équipe nationale, pour la préparation du Mondial et aussi pour les années à venir », a-t-il ajouté. « On est bien armés, ce qui m’intéresse c’est qu’on a les moyens de faire tout ce qu’on demande ».

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