© Icon Sport

 » Les larmes de Cristiano nous ont donné de la force « 

L’une des surprises de 2016 a été la victoire du Portugal au Championnat d’Europe. Suite à la blessure de Cristiano Ronaldo, c’est Nani qui a porté le brassard de capitaine lors de la finale.  » Depuis cet été, beaucoup de Portugais vont travailler la tête haute « , dit-il.

Voilà bientôt six mois que le Portugal a remporté l’EURO, mais de nombreuses personnes se demandent encore comment cet exploit a pu être réalisé. Tu as une explication ?

NANI : On avait une équipe fantastique, un groupe très soudé qui a très bien travaillé. Mais surtout : on a montré une grande envie de gagner.

On vous a reproché de n’avoir gagné aucun match avant les 90 minutes. Mais, d’un autre côté, vous êtes restés invaincus durant tout le tournoi. Cela en dit-il long sur les qualités de l’équipe ?

NANI : Cela démontre surtout qu’on avait une équipe très solide. A chaque instant, on a fait ce qu’il fallait pour gagner le match. C’est une statistique historique et elle dit tout. Même si beaucoup de personnes ne s’en sont pas aperçus, il y avait de très bons joueurs dans notre sélection. Certains étaient encore novices et ont grandi au fil des matches, comme Adrien Silva ou João Mário. D’autres étaient très expérimentés et connaissaient tous les rouages d’un grand tournoi, comme Pepe, Cristiano, Quaresma ou Rui Patrício. D’autres, enfin, étaient encore des enfants mais ont démontré une forte personnalité, comme Renato Sanches. Ce mix s’est révélé bénéfique pour l’équipe.

Fernando Santos a aligné un 4-4-2 sans attaquant de pointe, avec deux hommes sur les flancs, Cristiano et toi. Une solution de fortune ?

NANI : On n’avait jamais essayé cette formule dans un autre tournoi et cela a surpris nos adversaires, qui ont rencontré de gros problèmes dans le marquage individuel. Si l’on suit les consignes de l’entraîneur à la lettre, on obtient généralement de bons résultats.

Dans l’histoire du football portugais, on recense de nombreux attaquants légendaires, mais vous avez joué sans un véritable numéro ‘9’.

NANI : C’est vrai. Mais le football a beaucoup changé et il n’est plus nécessaire d’avoir un avant-centre type pour marquer des buts. Les joueurs de notre équipe sont très polyvalents et très mobiles, c’est un avantage que d’autres équipes ne possédaient pas.

Ton sourire, lors du but, était aussi le sourire de tout le Portugal, un pays qui n’a pas eu beaucoup l’occasion de s’enthousiasmer, ces dernières années.

NANI : Pour notre pays, cette victoire à l’EURO est fantastique. Elle a eu des répercussions positives dans tous les domaines. Pour notre fierté, l’image que nous avons de nous, la vie quotidienne des ouvriers, c’est un rayon de soleil… Enfin, nous avons pu démontrer que ce pays était capable de réaliser quelque chose de bien. Depuis l’été dernier, de nombreuses personnes croient beaucoup plus en elles.

Tu as terminé la finale avec le brassard de capitaine. Tu l’as porté à partir de la 25e minute, lorsque Cristiano Ronaldo a dû sortir sur blessure. Tu as eu quel sentiment, à ce moment ?

NANI : J’ai surtout regretté la sortie de Cristiano. Notre capitaine qui doit abandonner le navire : c’était triste. Cristano est un ami et un collègue, et on connaît tous son importance pour l’équipe. Il est très ambitieux. Et c’est toujours utile d’avoir, à ses côtés dans l’équipe, un homme qui veut tout gagner. Ça a été un dur moment pour nous et pour tout le pays. La manière dont il a quitté le terrain, en larmes… c’est triste. Mais, d’un autre côté, ses larmes nous ont donné de la force, elles nous ont donné l’énergie pour nous transcender et rétablir une situation injuste.

Par Roger Xuriach

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Nani dans votre Sport/Foot Magazine

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire