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Le secret de la réussite de Leicester City

Leicester City s’est pratiquement assuré le sacre en Premier League cette saison. Pourtant, le championnat anglais est réputé pour bénéficier d’une rude concurrence entre des clubs richissimes. Ce n’est pas le cas du club des Foxes. Son secret ? Un recrutement basé exclusivement sur des statistiques.

Quelle année historique dans le championnat d’Angleterre ! Leicester City, encore en Championship (D2 anglaise) durant la saison 2013-2014 et sauvé in extremis l’année dernière en Premier League, est leader de l’un des plus prestigieux championnats européens. Et pas qu’un peu puisqu’à trois journées du terme de la saison, les Foxes ont sept points d’avance sur Tottenham, leur premier poursuivant. Un sacre du club de Claudio Ranieri dans la compétition serait le premier de son histoire.

Pourtant, Leicester était loin de partir favori cette saison, sa cote auprès des bookmakers était de 5000 contre 1 au début de la saison, tant son budget est minime par rapport à l’habituel big-4 anglais. Pour preuve, le leader de PL a dépensé 50 millions d’euros cette saison. La moitié de Chelsea, le tiers de Manchester United, le quart de Manchester City (203 millions d’euros) mais tout de même le double d’Arsenal qui a conservé son effectif de la saison passée avec un recrutement, à cette époque, de 120 millions d’euros. Quasiment, le total de la valeur marchande de tous les joueurs de Leicester réunis (127 millions d’euros).

La différence de moyens et d’investissements n’a pas empêché Leicester de réaliser une saison plus qu’inattendue.

A quoi le doit-elle ?

Selon John Micklethwait, un supporter de Leicester et journaliste à Bloomberg, il s’agit quelque peu d’une question de chance. Mais aussi de la piètre saison réalisée par les grosses équipes du championnat (Chelsea 9e, Manchester United 5e, Liverpool 7e…). Puis Leicester a dénombré peu de blessures en son sein « grâce » à ses éliminations en Coupes quand d’autres clubs jouent/jouaient sur différents fronts.

Mais au-delà de ce fait, John Micklethwait évoque un recrutement spécifique réussi. Ainsi, Jamie Vardy et Riyad Mahrez ont affolé les compteurs tandis que les investissements qu’ils ont nécessité sont minimes (1,74 millions d’euros pour les deux).

Jamie Vardy est l’auteur de 22 buts et 8 passes décisives cette saison. Assez que pour pointer à la troisième place du classement des buteurs. Recruté par Leicester pour 1,24 millions d’euros tandis qu’il en valait 100.000, il évoluait alors à Fleetwood Town en D5 anglaise. Aujourd’hui, sa valeur marchande est évaluée à 12 millions d’euros par Transfermarkt .

Riyad Mahrez est arrivé lui à Leicester en janvier 2014 en provenance du Havre AC, évoluant alors en Ligue 2 française. Aujourd’hui, avec 17 goals et 10 passes décisives en championnat, il est l’un des acteurs de la bonne saison des Foxes. Au point d’être élu « Meilleur joueur de la saison en Premier League ». Acheté 500.000 euros, sa valeur a grimpé en 2 ans à… 20 millions d’euros.

Certes ces joueurs sont les réussites les plus impressionnantes du club mais c’est bien tout l’effectif qu’il est nécessaire de plébisciter pour la saison exceptionnelle qu’il réalise.

Or, beaucoup des joueurs qui le composent ont été recrutés gratuitement simplement parce qu’ils étaient rejetés par leur club ou étaient trop vieux. Mais comment Leicester fait-il pour dénicher tant de talents ?

Une histoire de mathématiques

Il se trouve, en réalité, qu’il s’agisse d’une histoire de mathématiques. À l’instar les Oakland Athletics, l’équipe de baseball dont il est question dans le livre « Moneyball », les recruteurs de Leicester sont très friands de statistiques selon Bloomberg. N’golo Kanté, par exemple, peu connu, a figuré deux saisons d’affilée au top du classement des interceptions en France. Riyad Mahrez affichait des statistiques de dribbles impressionnantes.

À l’inverse des clubs riches qui se penchent sur les statistiques de joueurs dans les grands championnats, Leicester se rabat sur les plus petits. Là, où apparemment, grouillent des sportifs à haut potentiel.

Quentin Droussin

(Source: Bloomberg)

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