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Le miracle du FC Séville

Steve Van Herpe
Steve Van Herpe Steve Van Herpe est rédacteur de Sport/Voetbalmagazine.

Comment une équipe peut-elle remporter l’Europa League trois fois de suite et cinq fois sur les onze dernières éditions ?

Daniel Carriço, Vitolo et Kévin Gameiro. Ces trois joueurs étaient sur le terrain lors des finales de l’Europa League 2014, 2015 et 2016. Trois des quatorze pions – le onze de base et les trois remplaçants – sont donc restés inchangés ces trois dernières années. En d’autres mots, Unai Emery s’adapte chaque saison avec succès à de nombreux nouveaux joueurs. C’est son grand mérite. Le coach basque de 44 ans, qui privilégie un système en 4-2-3-1, maîtrise l’art de construire une équipe.

Cela lui a valu l’année dernière l’intérêt de plusieurs grands clubs étrangers, comme l’AC Milan. Il ne devrait pas en être autrement cette fois. Mais d’abord, il y a la finale de la Copa del Rey, samedi, contre le FC Barcelone.

Monchi

Mais un coach est aussi dépendant de la matière première qui lui est fournie. C’est là qu’entre en piste le directeur technique du FC Séville : Ramon Rodriguez Verdejo alias Monchi.

L’Andalou de 47 ans a été dans un passé lointain troisième gardien du club sévillan avant d’en devenir le directeur technique en 2000. Quand il a pris les rênes, le club faisait face à de graves difficultés financières et venait d’être rétrogradé en deuxième division. 16 ans plus tard, Séville a garni son armoire à trophée de 5 coupes européennes et de 2 coupes d’Espagne.

Dani Alves, Adriano, Geoffrey Kondogbia, Seydou Keita, Ivan Rakitic, Carlos Bacca,… Tous des joueurs qu’il a acheté pour presque rien avant de les revendre pour des millions. Alves en est le plus bel exemple. Parfaitement inconnu lorsqu’il est arrivé à 19 ans dans le sud de l’Espagne pour 200 000 euros, il a quitté le club pour le Barça six ans plus tard pour la somme rondelette de 36 millions d’euros !

Pas de traumatisme

La question est donc de savoir qui, cette fois, va profiter de ce nouveau succès pour bénéficier d’un beau transfert. Monchi ne s’en soucie pas : « Ce n’est pas un traumatisme quand quelqu’un nous quitte. Alvaro Negredo est parti et beaucoup pensaient que c’était une catastrophe. Mais Bacca est alors apparu et quand ce dernier s’en est allé, Gameiro a pris la relève ». Les succès sportifs attirent naturellement les joueurs. Ils savent qu’en arrivant à Séville, ils progresseront et pourront gagner des titres.

Monchi : « Après la demi-finale, je suis allé dans le vestiaire et j’ai vu Adil Rami qui a joué pour Lille, Valence et l’AC Milan. Il m’a serré dans ses bras et m’a dit : ‘Je ne sais pas ce qu’il y a avec ce club mais je n’avais quasi jamais disputé de finale de toute ma vie et voilà que j’en suis à deux en un an' ».

Par Steve Van Herpe

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